Le président philippin, Rodrigo Duterte, fait un doigt d'honneur à l'Union européenne
Le chef d'Etat a lancé une série d'insultes contre l'UE, mardi, lors d'une allocution télévisée. Il y a quelques semaines, il avait traité le président américain Barack Obama de "fils de pute".
Le président philippin Rodrigo Duterte a lancé une salve d'insultes contre l'Union européenne, mardi 20 septembre, dans une intervention diffusée sur la chaîne ABS-CBN. Le chef d'Etat, qui reproche à la communauté internationale de critiquer sa campagne meurtrière contre la criminalité, a ponctué sa diatribe d'un doigt d'honneur adressé au Parlement européen.
L'avocat de 71 ans a été élu en mai sur la promesse d'éradiquer le trafic de drogue en six mois, quitte à faire tuer des milliers de "criminels". Environ 3 000 personnes sont mortes depuis son investiture en juin, dont un tiers ont été abattues par la police, selon les statistiques officielles. Rodrigo Duterte a annoncé, dimanche 18 septembre, qu'il devait prolonger cette campagne anticriminalité de six mois face à l'ampleur du trafic de drogue aux Philippines.
La France et le Royaume-Uni ? Des "hypocrites"
Le Parlement européen s'est récemment dit préoccupé par "la vague actuelle d'exécutions extrajudiciaires et de meurtres" aux Philippines. Bruxelles a ainsi demandé à Manille de "lancer immédiatement une enquête" sur le "nombre extraordinairement élevé de personnes tuées lors d'opérations de police".
La demande a visiblement irrité Rodrigo Duterte, qui a déjà provoqué une vive polémique pour avoir traité le président américain Barack Obama de "fils de pute". "Je leur dis : 'Allez vous faire foutre.' Vous faites ça pour expier vos péchés", a-t-il répondu à l'UE mardi soir, depuis la ville de Davao, dans le sud de l'archipel.
Rodrigo Duterte a réservé une mention spéciale à la France et au Royaume-Uni, qualifiés "d'hypocrites". "Ils font la morale pour atténuer leur sentiment de culpabilité [par rapport à leur passé colonial], a-t-il estimé. Mais qui ai-je tué ? Pour autant que ça soit vrai, qui sont [ces 1 700 personnes] ? Des criminels. Vous appelez ça un génocide ?" Et de conclure, doigt d'honneur à l'appui : "Et l'Union européenne a le culot de me condamner. Alors je le répète : 'Allez vous faire foutre.'"
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