Le Cambodge interdit l'exportation de lait maternel
Une entreprise américaine achetait du lait maternel auprès de Cambodgiennes pauvres de la capitale, Phnom Penh, pour le revendre aux Etats-Unis.
"Le Cambodge est pauvre et a des difficultés, mais pas au point de devoir vendre le lait maternel de ses mères", s'est écrié le Premier ministre cambodgien, Hun Sen. Le pays a officiellement interdit, mardi 28 mars, le commerce de ce lait. Le Premier ministre a demandé que "des mesures immédiates soient prises pour empêcher l'achat et l'exportation du lait maternel", dans une lettre consultée par l'AFP.
Un commerce a été mis en place il y a quelques semaines par une entreprise américaine qui l'achetait auprès de Cambodgiennes pauvres de la capitale, Phnom Penh. Sur son site internet, l'entreprise Ambrosia Labs, qui présentait cela comme une première, précisait que le lait collecté dans ce pays pauvre d'Asie du Sud-Est était ensuite congelé avant d'être expédié aux Etats-Unis pour être vendu 20 dollars les 147 ml.
Des femmes qui "n'ont souvent pas le choix"
L'Unicef, qui avait condamné ce commerce et l'exploitation de femmes pauvres à des fins commerciales, s'est félicité de cette décision du gouvernement. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance a rappelé que le Cambodge a le taux de mortalité le plus élevé de la région chez les nourrissons, avec 97 décès pour 1 000 naissances. Et la plupart des enfants cambodgiens souffrent de malnutrition : 45% des enfants montrent des signes de retard de croissance modéré ou sévère.
"Chaque femme était volontaire mais elles n'ont souvent pas le choix, vu leurs difficultés économiques", a expliqué Ros Sopheap, directrice de l'ONG locale Gender and Development for Cambodia (GDC), satisfaite de l'interdiction.
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