Choi Soon-Sil a fini par rentrer dimanche 30 octobre 2016 d’Allemagne, où elle s’était réfugiée afin d’éviter les possibles poursuites judiciaires. La voilà donc prête à répondre à la justice de ses liens avec la présidente et aussi d’accusations de trafic d’influence et d’extorsion de fonds. Mme Choi n’occupe aucun poste officiel. Mais elle est très proche de la présidente Park, au point dit-on, de corriger ses discours et de la conseiller sur les nominations délicates.Choi Soon-Sil, 60 ans, est la fille d'une mystérieuse figure religieuse, Choi-Tae-Min, chef autoproclamé d'un culte religieux, l'Eglise de la vie éternelle. Il était devenu le mentor de Park Geun-Hye après l'assassinat en 1974 de sa mère. Il prétendait avoir vu cette dernière en rêve lui demandant d'aider Park Geun-Hye. Visiblement la fille a succédé au père, au fil d’une amitié longue de quarante ans avec l’actuelle présidente de la Corée. Scandale politiqueA un an de la future élection présidentielle, l’opposition fait ses choux-gras de cette affaire et fait monter la sauce. Si aucun acte de corruption n’a pour l’heure été démontré, l’éthique est mise en avant. Il s’agit d’«un affront fait à la démocratie», s’étranglent les adversaires de Park. Choi n’a ni droit ni titre pour accéder à certains documents confidentiels. Capture d'écran du site du Korean Herald. Une des rares photos de Choi Soon-Sil. (DR) Campagne de presseUne campagne anti-Park abondamment relayée dans la presse et également dans la rue. Le 29 octobre dans Séoul, 20.000 manifestants (8000, selon la police) ont demandé le départ de Park du pouvoir. Cette dernière s’est fendue d’excuses publiques (lien en anglais), et a reconnu le rôle officieux de Choi Soon-Sil auprès d’elle. Pour le principal parti d’opposition, le Parti démocratique de Corée, l’affaire ne se referme pas avec les excuses de la présidente. «Il semble que Park n’a toujours pas compris la gravité de la situation», a déclaré la présidente du parti, Choo Mi-ae. «Des documents confidentiels ont été fournis à une personne non autorisée. Ceux qui ont permis cela, Choi et la présidente Park comprises, doivent être punis selon les lois», a-t-elle poursuivi. Retour de ChoiPas sûr que le retour au pays de Choi Soon-Sil désamorce la crise. Car les accusations se multiplient contre la «Raspoutine» coréenne. Elle est désormais soupçonnée de trafic d’influence sur des collectes de fonds pour deux fondations: K-Sport et Mir. Une partie des fonds lui aurait été versée. Mais, selon le quotidien coréen Hankyoreh (lien en anglais), les enquêteurs trainent des pieds, estimant qu’il y a un manque de preuves. Inconnue du grand public il y a quelques semaines, Choi Soon-Sil est désormais une star. Elle n’en demandait pas tant.