La Chine s'ouvre doucement à la concurrence
En ébullition à quelques jours, quelques heures maintenant de "ses" Jeux olympiques, la Chine vit depuis vendredi dernier une petite révolution, passée pour l'instant quasiment inaperçue. C'est en effet ce 1er août que la loi anti-monopole, promulguée un an plus tôt, est entrée en vigueur au sein du régime.
Dans un climat économique mondial morne, voire tendu (quasi-récession aux USA, échec des négociations à l'OMC) et après moult tensions autour des exportations chinoises ces dernières années, l'étape est très symbolique, et d'importance.
_ Le droit de la concurrence en Chine est l'aboutissement de pas moins de treize projets, échafaudés depuis 1993.
Complexe, l'économie chinoise est traversée par des débats récurrents. Entre, d'un côté une logique simple d'offre et demande dans certains domaines, et de l'autre sous un système de monopoles publics strictement encadrés.
La nouvelle loi anti-monopole doit renforcer, petit à petit, le contrôle des ministères sur les opérations comme les acquisitions d'entreprises chinoises par des entités étrangères, ou les acquisitions en dehors du pays à même de stimuler une concurrence.
A ce titre, d'ailleurs, les entreprises étrangères implantées en Chine pourraient voir leur existence compliquée. Depuis quelques temps, ces sociétés subissent les critiques des entreprises chinoises de moindre activité, et les griefs d'une opinion publique parfois sujette à un ardent patriotisme, y compris dans le "business".
Une telle évolution pourrait donner lieu à deux autres types de tensions. D'une part, les sociétés non chinoises pourraient voir leurs protections judiciaires anti-contrefaçon menacées; enfin le raidissement de Pékin pourrait signifier une nouvelle surenchère avec les Etats-Unis sur la voie du protectionnisme.
Matteu Maestracci
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