Kazakhstan : plus de 450 arrestations pour terrorisme et troubles de masse après les violences qui ont secoué le pays
Au total, 970 personnes accusées de vol, de troubles publics ou de possession illégale d'armes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes ouvertes après ces violences.
Les autorités kazakhes ont annoncé, samedi 22 janvier, avoir arrêté plus de 450 personnes pour terrorisme et troubles de masse, après les émeutes meurtrières qui ont secoué ce pays d'Asie centrale. Début janvier, des manifestations inédites contre une augmentation des prix de l'énergie avaient viré à une vaste contestation du pouvoir, émaillée par des violences et durement réprimée par l'exécutif. Ces heurts ont fait 225 morts, des centaines de blessés et poussé le président Kassym-Jomart Tokaïev à demander le déploiement des forces armées russes et de leurs alliés pour rétablir l'ordre. Plus de 2 000 soldats ont ainsi été dépêchés au Kazakhstan pour épauler les autorités, avant de se retirer le 19 janvier, une fois leur mission accomplie.
Selon un haut responsable du parquet kazakh, 464 suspects ont été arrêtés pour terrorisme et troubles de masse à la suite des émeutes. Au total, 970 personnes accusées de vol, de troubles publics ou de possession illégale d'armes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes ouvertes après ces violences, a-t-il précisé.
Une lutte interne au plus haut niveau du pays
Kassym-Jomart Tokaïev a accusé des "terroristes" formés selon lui à l'étranger d'être derrière les violences, sans toutefois apporter de preuves. Le président kazakh a succédé en 2019 à son mentor, Noursoultan Nazarbaïev, qui a régné d'une main de fer pendant trois décennies sur le plus grand pays d'Asie centrale (19 millions d'habitants).
La crise sanglante de janvier a cependant mis en lumière la lutte interne au sommet du pouvoir. De manière inédite, le nouveau président s'en était pris à son prédécesseur début janvier en l'accusant d'avoir favorisé l'émergence d'une "caste de riches" dominant cet Etat regorgeant d'hydrocarbures. L'influent "Chef de la nation", Noursoultan Nazarbaïev, s'est exprimé mardi pour la première fois depuis le début de la crise pour faire allégeance au président actuel et assurer qu'il n'y avait "aucun conflit ou confrontation au sein de l'élite". Plusieurs des proches de l'ancien président ont toutefois été écartés ces derniers jours de postes-clés, et d'autres ont été incarcérés.
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