Kazakhstan : le président dit avoir vaincu un "coup d'Etat" et promet le départ des troupes russes
Sans présenter d'éléments de preuve, le président kazakhstanais a affirmé que les émeutes contre la hausse du prix du gaz avaient été orchestrées depuis l'étranger.
Le président du Kazakhstan a assuré, lundi 10 janvier, que son pays avait vaincu une "tentative de coup d'Etat", en référence aux émeutes meurtrières de la semaine passée, promettant le départ sous peu des troupes russes appelées à la rescousse. La vie reprend, elle, progressivement à Almaty, la plus grande ville de ce pays d'Asie centrale, où les troubles ont été les plus graves. Les autorités ont rebranché par intermittence internet, mais les façades calcinées de bâtiments publics et les carcasses de véhicules brûlés témoignent encore de la violence des affrontements.
Lors d'une visioconférence, le président kazakhstanais, Kassym-Jomart Tokaïev, a fait le bilan des événements devant son homologue russe, Vladimir Poutine, et d'autres alliés qui ont déployé plus de 2 000 hommes dans cette ex-république soviétique. Lui comme le maître du Kremlin ont promis un retrait de ces forces une fois leur mission accomplie, tout en affirmant que les évènements sanglants de la semaine dernière avaient été orchestrés depuis l'étranger, sans présenter pour autant d'éléments en ce sens.
Un bilan encore incertain
Le bilan humain des troubles, les pires connus par le pays depuis son indépendance en 1991, reste inconnu. Tokaïev a indiqué que le nombre de victimes civiles était "en cours de vérification". Il a fait état de 16 tués et plus de 1 600 blessés au sein des forces de l'ordre, mais le nombre total de morts se compte en dizaines, selon les autorités locales. Pour le président, le Kazakhstan a été attaqué par des "groupes de combattants armés" qui se sont servis d'un mouvement de colère et de manifestations liées à une hausse des prix du carburant pour agir.
La soudaineté et la violences des émeutes ont conduit le président kazakhstanais à appeler la Russie à l'aide. Un contingent multinational de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance pilotée par Moscou, a été déployé le 6 janvier. Selon le président, ces 2 030 militaires et 250 véhicules devraient quitter "bientôt" le Kazakhstan, Vladimir Poutine ayant confirmé que ses soldats étaient sur place "pour une période limitée". Le président kazakhstanais doit présenter mardi devant le Parlement la composition du nouveau gouvernement, le précédent ayant été limogé la semaine dernière dans un effort initial pour calmer les protestations.
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