JMJ : cérémonie festive pour l’arrivée du pape

Benoit XVI avait débuté son séjour en Australie par trois jours de repos discrets pour récupérer de la fatigue du voyage. Pour sa première apparition publique ce matin, le pape a remonté la baie de Sydney sous le soleil à bord du bateau "Sydney 2000" escorté par une flottille de petites embarcations.

Sur le port, le souverain pontife a ensuite été accueilli par des chants et danses aborigènes, devant une foule de 150.000 personnes en liesse. Le pape a évoqué la situation des Aborigènes, rendant hommage à la "courageuse décision" du gouvernement australien de reconnaître les "injustices" subies dans le passé par ces premiers habitants du nouveau monde. Il y a six mois, le Premier ministre travailliste avait demandé pardon à la "génération volée", ces dizaines de milliers d’enfants autochtones retirés de force à leurs familles jusqu’aux années 70, pour être placés dans des institutions ou des foyers blancs à des fins d’assimilation.

S’adressant ensuite à la foule, Benoit XVI a dénoncé les "fausses idoles" de la société matérialiste, et les dégâts écologiques provoqués par une exploitation sans frein des ressources de la planète. Avant d’entamer une charge contre l’avortement, les manipulations embryonnaires et la télévision et Internet, pour leur exploitation de la violence et du sexe comme forme de divertissement.

Polémiques sur la pédophilie

L’entrée en scène du pape, deux jours après le coup d’envoi des JMJ, coïncide avec un nouvel épisode dans le dossier des prêtres pédophiles qui entache l’Eglise australienne, comme elle avait entaché celle des Etats-Unis où Benoit XVI s’était rendu il y a trois mois. Les parents, installés en Europe, de deux jeunes filles victimes d’un prêtre de Melbourne ont annoncé leur venue à Sydney. Ils vont exiger une rencontre avec le pape et le président de la conférence épiscopale.

Le père d’une des deux jeunes filles, qui s’est suicidée à la suite de l’agression qu’elle a subie, attend des excuses du pape et la mise en place d’un dispositif d’aide aux victimes. Aux Etats-Unis en avril dernier, le souverain pontife avait exprimé sa "honte" devant le scandale et avait reçu des victimes, aujourd’hui adultes, de prêtres pédophiles.

Gilles Halais avec agences