Japon. Plusieurs milliards destinés à la reconstruction après le tsunami détournés
Une parti de l'argent a financé des projets dans le sud du pays ainsi qu'à l'étranger.
JAPON - L'argent devait servir à la reconstruction du nord-est du Japon après le passage du tsunami de mars 2011, mais il en fut tout autrement. Selon un audit commandé par le gouvernement et dont fait état la presse jeudi 1er novembre, une partie des 14 900 milliards de yens (144 milliards d'euros) qui avaient été mis de côté pour réhabiliter la région du Tohoku (nord-est du Japon), a servi d'autres projets.
Les conclusions de ce rapport de 141 pages tombent alors que, près de vingt mois après la catastrophe, plus de 300 000 personnes vivent encore dans des logements provisoires, poussant de nombreux politiciens de la région à dénoncer la lenteur des travaux de reconstruction.
Achat de terres, aide à l'étranger etc.
L'audit passe en revue 192 projets publics censés participer de la reconstruction de la région sinistrée. Il révèle que plusieurs milliards ont servi à construire des routes sur l'île d'Okinawa, à l'extrême sud du pays. Huit milliards de yens (77 millions d'euros) sont passés dans l'achat de terres rares, indispensables à l'industrie électronique. Le même document indique que 4,2 milliards de yens auraient également servi à envoyer dans des pays du sud-est asiatique des équipements de prévention des catastrophes.
"Le but de ce rapport est d'informer le public en détail des budgets consacrés" à ces efforts de reconstruction, a expliqué jeudi Tetsuya Hosokawa, l'un des membre de l'équipe qui a réalisé l'audit. "Nous n'avons pas dit quels projets étaient appropriés et lesquels ne l'étaient pas, mais à la suite des critiques émises tant par la presse que le public, chaque ministère doit revoir tous les projets qu'il a mis à son budget", a-t-il ajouté.
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