Deux humanitaires français enlevés en Afghanistan
Le ministère des Affaires étrangères a confirmé cet enlèvement, précisant dans un communiqué qu'il se "mobilise, à Paris comme à Kaboul, pour obtenir leur libération dans les délais les plus brefs". Une cellule de crise a été mise en place.
Les expatriés, dont les identités n'ont pas été révélées pour des questions de sécurité, "ont été enlevés vendredi à 1h du matin à Nili (Province de Daï Kundi (centre de l'Afghanistan)", indique ACF qui a précisé qu'ils étaient "en vie".
"L'enlèvement a eu lieu dans la maison où dormaient les équipes d'ACF. Des personnes armées sont entrées après avoir ligoté les gardes postés à l'extérieur. Ils ont kidnappé les deux expatriés présents et se sont enfuis à bord de plusieurs véhicules", a précisé l'ONG française.
L'organisation humanitaire, implantée depuis 1995 en Afghanistan, "a suspendu l'ensemble de ses opérations" dans le pays et "dénoncé un acte criminel qui, une nouvelle fois, affecte l'intégrité des acteurs humanitaires et met en péril l'assistance aux populations civiles".
Le ministère des Affaires étrangères, qui a estimé que "prendre pour cible le personnel humanitaire est totalement inacceptable", a également rappelé "qu'en la matière, la discrétion est indispensable à l'efficacité de son action".
Les autorités afghanes ont indiqué de leur côté avoir entamé les recherches pour
retrouver deux expatriés français. "Nos forces de sécurité sont à leur recherche", a déclaré le gouverneur de la province de Day Kundi, ajoutant être "sans nouvelles du sort" des deux expatriés. Le ministère afghan de l'Intérieur a indiqué ne pas savoir qui
avait enlevé les deux humanitaires français.
Pas de revendication pour le moment
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, a démenti que les talibans soient derrière les deux enlèvements. Leurs partisans les plus extrémistes ont déjà été impliqués dans plusieurs enlèvements en Afghanistan de même que des groupes
criminels en quête de rançons.
Fin juin, après la libération d'un homme d'affaires français enlevé fin mai en Afghanistan, le ministère avait mis en garde contre "les risques très importants" auxquels sont exposés les Français dans ce pays. Les Taliban ont multiplié les condamnations de la décision de Paris d'envoyer des renforts cet été en Afghanistan, où la France a déjà déployé
quelque 1.600 hommes, pour la plupart basés à Kaboul.
Anne Jocteur Monrozier et Edwige Coupez, avec agences
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