Des milliers de touristes bloqués dans l'aéroport de Bangkok
Situation tendue à Bangkok. Pas dans la métropole, mais à l'aéroport international. L'aéroport restera fermé toute la journée, par sécurité, ont décidé les autorités.
_ Car le lieu a été pris d'assaut hier par des milliers de manifestants ; des militants de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), qui exigent la démission du Premier ministre Somchai Wongsawat. Ils sont entrés, vêtus de jaunes ; tout le monde les a pris pour des supporters de football. Et se sont emparés
Le problème, c'est que pendant ce temps, des milliers de touristes sont arrivés à l'aéroport... sans savoir ce qui s'y tramait. 3.000 passagers, au moins, en partance ou en transit à Bangkok...
Après avoir tergiversé un moment, les autorités aéroportuaires ont fini par se décider : elles ont affrété des bus pour conduire les passagers malchanceux vers des hôtels, en ville. Le ras-le-bol commençait à monter...
Ambiance tendue donc, surtout entre manifestants et forces de l'ordre. Trois explosions ont été entendues sur place ; il y aurait des blessés.
_ Un porte-parole du PAD a déclaré qu'une grenade avait été lancée contre des opposants, faisant quatre blessés. La police refuse de confirmer.
Ces incidents sont les derniers en date d'une campagne de plus en plus active du PAD pour déstabiliser le pouvoir en place. Les manifestations durent depuis six mois maintenant.
_ L'action du jour était somme toute assez simple : empêcher le retour du Premier ministre contesté. Somchai est actuellement au sommet Asie-Pacifique, au Pérou. Il devait rentrer aujourd'hui. Selon le journal The Nation, son avion
devrait finalement atterrir à Chiang Mai, dans le nord du pays.
Cela risque donc de ne pas suffire à faire tomber le gouvernement. Les sondages d'ailleurs traduisent une lassitude grandissante de l'opinion envers le PAD, alliance royaliste hétéroclite d'hommesd'affaires, d'universitaires et de militants.
_ Selon des analystes, les puissants alliés du PAD dans l'élite de Bangkok sont de plus en plus réticents face aux effets des remous politiques sur l'économie nationale.
Guillaume Gaven, avec agences
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