: Vidéo Crise des sous-marins : Julien Bayou juge "scandaleux" que la diplomatie française "soit subordonnée au bon vouloir des vendeurs d'armes"
Le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) s'interroge sur une possible "défaillance" des services de renseignement qui auraient pu alerter sur les intentions de l'Australie et des Etats-Unis.
Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), a jugé ce lundi 20 septembre sur franceinfo "scandaleux" que toute la diplomatie française "soit subordonnée au bon vouloir des vendeurs d'armes". Après l'annulation du contrat de 12 sous-marins français avec l'Australie, Paris a notamment rappelé ses ambassadeurs à Canberra et Washington.
Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour contrer la Chine, baptisé Aukus, incluant la fourniture de sous-marins américains à Canberra qui du coup a rompu le contrat qu’elle avait avec la France.
Une diplomatie "bradée pour des ventes d'armes"
"C'est quand même scandaleux que toute notre diplomatie soit subordonnée au bon vouloir des vendeurs d'armes, s'est emporté Julien Bayou. Cela aurait été l'honneur de la diplomatie française que l’on convoque l'ambassadeur d'Arabie saoudite pour le questionner sur les questions sur les atteintes à la presse ou aux droits des femmes. Jamais ! Jamais ! Pourquoi ? Parce qu'il faut leur acheter du pétrole et leur vendre des armes."
"Je n'ai pas entendu qu'on avait convoqué les ambassadeurs quand l'Arabie saoudite a été accusée d'avoir fomenté le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi. Quand l'Arabie saoudite a été accusée de crimes contre l'humanité au Yémen", a-t-il insisté.
"Je me demande s'il n'y a pas une forme de naïveté."
Julien Bayouà franceinfo
"On a une réaction très dure de Le Drian [le ministre des Affaires étrangères] qui ne nous a pas habitués à ce type de réaction. Il ne nous a pas habitués d'ailleurs à beaucoup de réactions. Ils n'ont pas vu passer l'affaire", souligne-t-il. Selon lui, "cela mérite de savoir s'il y a eu défaillance ou non des services de renseignement" français.
Au-delà de cette crise diplomatique, l'écologiste estime que "la France doit assumer qu'elle n'est plus une grande puissance, mais une puissance moyenne et qu'elle doit travailler au sein de l'Europe pour être moins dépendante du grand frère américain."
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