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Corée du Sud : trois questions sur la mise en examen de l'héritier de Samsung

Vice-président de la branche électronique et héritier du plus grand conglomérat du pays, Lee Jae-yong a été officiellement inculpé, mardi, pour corruption. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong, arrive au Conseil de Séoul (Corée du Sud) pour être interrogé dans le cadre d'une enquête pour corruption le 13 février 2017. (JUNG YEON-JE / REUTERS)

Une par une, les têtes tombent. Le scandale qui a provoqué la destitution de la présidente de Corée du Sud, Park Geung-hye, continue de faire des victimes à Séoul. L'héritier du groupe Samsung, Lee Jae-yong, a été officiellement inculpé, mardi 28 février, pour corruption, détournements de fonds, dissimulation d'actifs à l'étranger et parjure.

Franceinfo reprend le fil de cette affaire qui n'en finit plus de secouer la Corée du Sud.

D'où vient ce scandale ?

Tout est parti d'une femme, Choi Soon-sil. Fille du gourou de l'ancienne présidente et prétendue héritière de ses pouvoirs "chamaniques", elle devient dans les années 1990 la plus proche confidente de Park Geung-hye. Lorsque cette dernière remporte la présidentielle en 2012, Choi Soon-sil la suit à la Maison Bleue, l'Elysée local. Elle n'a pas de poste officiel, mais son rôle est crucial. "Madame Choi aurait formé un groupe, 'les huit fées', réunissant huit femmes ayant un accès exclusif à la présidente", écrivait Le Monde à son sujet (article abonnés).

Un accès privilégié à la présidente, que Choi Soon-il est soupçonnée d'avoir monnayé. De grands groupes industriels auraient été contraints de verser près de 70 millions de dollars (66 millions d'euros) à des fondations contrôlées par la "Raspoutine" la présidente. Elle a été arrêtée le 21 septembre 2016.

Quel serait le rôle de Samsung ?

Le "chaebol" - ces vastes conglomérats coréens - figure dans la liste des groupes qui ont versé leur obole à l'amie de la présidente. Samsung s'est même montré le plus généreux, avec des versements estimés à 40 millions de dollars (37 millions d'euros). Le géant sud-coréen est ainsi accusé d'avoir versé une partie de ces  sommes à Choi Soon-sil sous couvert de financer en Allemagne les entraînements sportifs de cavaliers sud-coréens, parmi lesquels la fille de la confidente.

Une générosité qui aurait eu sa contrepartie. Les enquêteurs soupçonnent Samsung d'avoir acheté le feu vert du gouvernement à la fusion controversée de deux de ses unités, Cheil Industries et Samsung C&T, en 2015. Certains actionnaires estimaient que C&T avait été délibérément sous-évaluée. Mais la Caisse nationale de retraites, gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, l'avait soutenue.

Quelles conséquences pour le groupe ?

Mis en examen avec quatre autres dirigeants, Lee Jae-yong, patron de facto de Samsung après la crise cardiaque de son père en 2014, sera très probablement renvoyé devant un tribunal. Un coup dur pour un groupe qui pèse un cinquième de l'économie sud-coréenne et qui se remet à peine de la débâcle de son smartphone Galaxy Note 7 aux batteries explosives.

Dans l'immédiat, trois des cadres inculpés ont démissionné. Samsung a également démantelé son Bureau des stratégies futures, accusé d'être au centre de cette affaire de corruption. Le groupe dément toutes les charges qui pèsent à son encontre.

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