avatar
Franceinfo

Mis à jour le
publié le

1234567
(CARLOS BARRIA / REUTERS)

Voici, par ordre hiérarchique, les nouveaux membres du comité permanent du bureau politique du Parti communiste, le saint des saints du pouvoir chinois, nommés jeudi 15 novembre. Ils dirigeront la Chine pour les cinq prochaines années.

1Xi Jinping, 59 ans

Qui est-il ? Fils d’un grand dirigeant révolutionnaire, ce prince rouge a grandi dans le confort de Zhongnanhai, la “nouvelle cité interdite” où travaillent les leaders chinois, avant d’être propulsé à la campagne comme simple paysan pendant la révolution culturelle. Proche de l’ancien président Jiang Zemin, le futur président est perçu comme libéral économiquement mais conservateur politiquement. Comme de nombreux dirigeants chinois, il a envoyé sa fille unique étudier aux Etats-Unis (Harvard) et a laissé sa famille amasser une jolie fortune, révélée par Bloomberg.

Une anecdote. Marié à une chanteuse célèbre, Xi Jinping offre un profil plus coloré que son terne prédécesseur Hu Jintao. On connaît par exemple, grace aux télégrammes révélés par Wikileaks, son goût pour les films de guerre hollywoodiens, en particulier Il faut sauver le soldat Ryan.

2Li Keqiang, 57 ans

Qui est-il ? D’origine modeste, le futur Premier ministre est le dirigeant le plus diplômé que la Chine ait connu depuis la fondation de la République populaire (1949). Titulaire d’un doctorat en économie et d’un master en droit, il a fréquenté de futurs activistes du mouvement démocratique de Tian’anmen (1989) sur les bancs de l’université de Pékin. L’un d’entre eux avait d’ailleurs loué en 2007 l’ouverture d’esprit et les idées progressistes du Li de l’époque. Tout indique cependant que ce proche de Hu Jintao a fait une croix sur ses idées de jeunesse. A la tête du Henan (1998-2004), il s’est par exemple distingué en muselant médias et ONG lors du scandale du sang contaminé qui a frappé les paysans de cette région. 

Une anecdote. Le futur Premier ministre est l’un des rares dirigeants chinois à s’être exprimé publiquement en anglais, lors d’un discours à l’université de Hong Kong en 2011.

3Zhang Dejiang, 66 ans

Qui est-il ? Envoyé à Chongqing en mars 2012 pour faire le ménage après la mise à pied de Bo Xilai, Zhang est un homme à poigne, réputé pour ses méthodes fermes. A la tête du Guangdong en 2003, en pleine épidémie du SRAS (syndrôme respiratoire aigu sévère), il avait par exemple préféré supprimer tout article de presse sur le sujet plutôt que de prendre la mesure de l’épidémie et s’attaquer au problème. Politiquement, ce proche de Jiang Zemin se situe plutôt à la gauche du Parti. Ainsi il n’avait pas hésité à s’opposer publiquement en 2002 à son mentor, en contestant l’entrée des chefs d’entreprises dans le parti, une décision de Jiang.

Une anecdote. Zhang est le seul dirigeant de ce comité permanent à être diplômé d’une université étrangère. Il a étudié l’économie à l’université Kim Il-sung de Pyongyang (Corée du Nord).

4Yu Zhengsheng, 67 ans

Qui est-il ? L’ancien numéro un de Shanghai (2007-2012) se distingue par son incroyable histoire familiale, qui aurait pu lui coûter très cher. Sa famille compte en effet des membres du Kuomintang, ce parti nationaliste qui a combattu les communistes pendant la guerre civile (1927-1949) avant de s’enfuir à Taïwan. Son grand oncle fut même, en 1954, ministre de la défense de l’île que Pékin souhaite toujours reconquérir. Ce proche de Jiang Zemin a dû ensuite survivre à la défection de son frère. Officiel du ministère de la Sécurité publique, ce dernier s’est enfui aux Etats-Unis en 1985, où il a permis de démasquer une taupe des services secrets chinois.

Une anecdote. Yu a également de la famille côté communiste. Son père, maire de la ville de Tianjin dans les années 1950, a été marié à Jiang Qing, la quatrième femme de Mao Zedong.

5Liu Yunshan, 65 ans

Qui est-il ? A la tête du département de la propagande du parti depuis 2002, Liu est l’un des artisans de la réponse du régime au développement d’Internet et des réseaux sociaux comme espace de constestation de l’autorité du parti. C’est sous la direction de ce proche de Hu Jintao que le département a mis en place un système de licence pour les fournisseurs d’accès à Internet et l’obligation pour les internautes de s’inscrire avec leur vrai nom sur les réseaux sociaux.

Une anecdote. De 1975 à 1982, il a travaillé comme journaliste de l’agence officielle Chine nouvelle en Mongolie-Intérieure. Une expérience originale pour un dirigeant chinois, mais classique pour un officiel du département de la propagande.

6Wang Qishan, 64 ans

Qui est-il ? Ancien patron d’une grande banque chinoise, Wang est le financier de ce comité permanent. En charge du secteur financier et du commerce extérieur de la Chine depuis 2008, il a ainsi dû gérer l’impact de la crise. Disciple de l’ancien Premier ministre Zhu Rongji (1998-2003), loué pour avoir restructuré les entreprises d’Etat et assuré l’entrée du pays à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), il est réputé efficace et courageux. Libéral économiquement, il est ainsi partisan d’une accélération des réformes, comme la libéralisation du secteur financier chinois.

Une anecdote. Lors d’une visite officielle à Washington, il s’est fait offrir un ballon de basket par Barack Obama, comme en atteste cette image. Une anecdote qui illustre combien Wang, qui a mené différentes négociations avec les Etats-Unis et l’Europe, est apprécié des Occidentaux.

7Zhang Gaoli, 66 ans

Qui est-il ? A l’inverse de dirigeants plus jeunes comme Bo Xilai ou Wang Yang, l’ancien numéro un de Tianjin (2007-2012) est toujours resté discret sur ses idées politiques. Son parcours dans de riches provinces côtières laisse cependant penser que ce proche de Jiang Zemin est favorable à l’économie de marché. Il a notamment dirigé de 1997 à 2001 la ville de Shenzhen, laboratoire de l’ouverture économique chinoise dans les années 1980.

Une anecdote. Alors qu’il laissait volontiers ses subordonnés répondre aux questions en conférence de presse l’an passé, il a forcé sa nature cette année pour répondre lui-même, probablement dans le souci d’améliorer son image à l’approche du Congrès, raconte le South China Morning Post.