Chine. De Gu Kailai à Liu Xiang, la défiance des internautes chinois envers la propagande
Le procès de la femme de Bo Xilai et la chute de l'athlète chinois à Londres ont révélé les soupçons systématiques des internautes chinois par rapport aux informations officielles.
ASIE-PACIFIQUE - Gu Kailai et Liu Xiang n'ont pas grand chose en commun. Pourtant, la femme du leader déchu Bo Xilai et l'athlète chinois se sont retrouvés cette semaine au coeur de polémiques témoignant de la défiance systématique des internautes chinois envers les informations officielles.
Le visage bouffie de la première lors de la lecture du verdict de son procès lundi 20 août, bien éloigné de son image sur des photos plus anciennes, a fait naître des soupçons. La rumeur selon laquelle Gu Kailai était représentée par un sosie au tribunal s'est rapidement propagée, obligeant les autorités chinoises à censurer le mot "sosie" sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.
La chute de Liu Xiang, une mise en scène ?
Les révélations d'un commentateur de CCTV jeudi 23 août autour de la blessure du second lors des Jeux olympiques de Londres début août ont enragé les internautes. Yang Jian, dont les révélations ont été relayées par le Wall Street Journal (article en anglais), a avoué qu'il était informé de la blessure de l'athlète chinois, avant même le début de la course où ce dernier allait chuter lourdement.
Il n'en avait pourtant pas informé ses téléspectateurs, attendant la chute pour livrer un commentaire larmoyant rédigé à l'avance. Toujours selon le Wall Street Journal, 76% des participants à un sondage en ligne se sont dit trahis par cette révélation. "Liu Xiang savait, CCTV savait, les autorités savaient. Il n'y a que les masses qui attendaient stupidement un miracle", titrait jeudi 23 août un quotidien chinois.
Sur son compte Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, l'écrivaine Zhang Yihe a comparé jeudi 23 août la situation des autorités chinoises à celle du garçon qui criait au loup à tort. Son message, supprimé depuis, a été traduit par le site de l'école de journalisme de l'Université d'Hong Kong (lien en anglais). "La machine de propagande chinoise a produit des mensonges pendant 60 ans. Aujourd'hui, nous sommes arrivés au point où tout ce qu'elle dit est mis en doute", écrit-t-elle.
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