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Bangladesh : le déni de la présence de Daech
L’attaque d’un restaurant à Dacca dans la nuit du 1er juillet 2016 a fait 20 morts, surtout des étrangers. C’est l’attentat le plus meurtrier depuis une dizaine d’années. Il a été revendiqué par le groupe Etat islamique mais les autorités accusent un groupe local et nient tout lien avec Daech.
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L’attaque du restaurant, la prise d’otages et le bilan des victimes ont été annoncés très rapidement par Amaq, principal canal de revendication de l’organisation. Daech a diffusé aussi la photo de cinq hommes bangladais présentés comme les assaillants puis un communiqué rappelant «aux pays des croisés qu’ils ne seront pas en sécurité tant que leurs avions tuent des musulmans».
La version de Dacca
Le gouvernement du Bangladesh nie pour sa part toute implication étrangère dans l’attentat. Il pointe du doigt notamment un groupe islamiste local le JMB (Jamaat-ul-Mujahideen Bangladesh), qu’il accuse d’être responsable de la série d’assassinats qui se sont produits dans le pays ces 18 derniers mois. Les analystes expliquent que le pays refuse d’admettre l’existence de Daech ou d’al-Qaïda sur son sol par crainte de faire fuir les investisseurs.
1) After #Bangladesh attack, Home Minister Asaduzzaman Khan still in denial, claiming assailants weren't w #ISIS, but another militant group
— Rita Katz (@Rita_Katz) July 4, 2016
Un tournant
Les autorités ont beau nier la présence de réseaux djihadistes internationaux, l’attaque du restaurant de Dacca est la plus organisée et la plus meurtrière depuis 2005. L’attentat, «c’est le 11-Septembre du Bangladesh. Le pays est entré dans la guerre contre la terreur», souligne à l’AFP Mubashar Hasan spécialiste de l’islam politique à la Liberal Arts University de Dacca. En ciblant les étrangers (non musulmans) et en les tuant à la hache, les commanditaires ont voulu marquer les esprits et donner un retentissement international à leur crime.
La violence islamiste
L’enquête du Bangladesh s’oriente malgré tout vers la piste du groupe islamiste local JMB seulement. «Il n y a pas de preuves de liens étrangers», a encore affirmé la police après avoir interrogé plus de 130 membres de ce groupe déjà sous les verrous. Le Jamaat Mujahideen Bangladesh interdit depuis plus de 10 ans dans le pays avait fait officiellement allégeance à l’Etat islamique. En attentant «les preuves» du lien avec les réseaux internationaux, une chose est sûre : l’islam radical se renforce et menace gravement le Bangladesh, un pays musulman officiellement laïc.
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