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Attentats de Christchurch : Erdogan évoque une "opération" contre la Turquie et provoque une crise diplomatique

Lors d'un meeting de campagne en vue des législatives, le président turc a affirmé lundi que les fusillades de vendredi dans deux mosquées faisaient partie d'une "opération" plus large menée contre la Turquie et le monde musulman.



Article rédigé par franceinfo
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Recep Tayyip Erdogan, le 19 mars 2019, à Istanbul (Turquie).  (ONUR COBAN / ANADOLU AGENCY / AFP)

"Ce n'est pas un acte isolé, c'est quelque chose d'organisé." Le président turc Recep Tayyip Erdogan est revenu sur les attentats de Christchurch, lundi 18 mars, qui font selon lui partie d'une "opération" plus large menée contre la Turquie et le monde musulman.

"Ils sont en train de nous tester avec le message qu'ils nous envoient depuis la Nouvelle-Zélande, à 16 500 km d'ici", a-t-il affirmé. Il s'en est également pris aux pays occidentaux, auxquels il a reproché de ne pas parler de "terrorisme chrétien" alors qu'ils "parlent de terrorisme islamique" lorsqu'un attentat est commis au nom de l'islam.

"Vous n'arriverez pas à faire d'Istanbul une Constantinople"

Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois fait référence au manifeste posté par l'auteur présumé de l'attaque, où il souhaite qu'Istanbul redevienne la Constantinople chrétienne qu'elle était avant sa conquête par les Ottomans en 1453. "Nous sommes ici depuis mille ans et si Dieu le veut, nous resterons ici jusqu'à l'apocalypse. Vous n'arriverez pas à faire d'Istanbul une Constantinople", a lancé Recep Tayyip Erdogan. 

Il a ensuite fait référence à la présence de contingents australiens et néo-zélandais, qui ont affronté les forces ottomanes pendant la Première Guerre mondiale. "Il y a un siècle, vos aïeux (...) sont repartis à pied ou dans des cercueils. Si votre intention est la même que la leur, nous vous attendons", a-t-il dit. 

"Toutes les options sont sur la table"

Cette dernière déclaration a suscité une crise diplomatique. Le Premier ministre australien Scott Morrison a dénoncé des propos "irréfléchis", "ignobles" et "offensants". "J'attends, et j'ai demandé, que ces propos soient clarifiés, soient retirés", a-t-il affirmé, avant d'avertir que "toutes les options sont sur la table" en ce qui concerne les relations entre l'Australie et la Turquie.

Les déclarations du président turc ont également suscité la colère de la Nouvelle-Zélande. Le vice-Premier ministre néo-zélandais Winston Peters a protesté contre l'utilisation politique du massacre de Christchurch par le président turc. Cette utilisation est "totalement injuste" et "menace l'avenir et la sécurité du peuple néo-zélandais et de nos citoyens à l'étranger", a-t-il déclaré. 

Le ministre doit se rendre cette semaine en Turquie pour assister à une réunion spéciale de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Interrogée sur ce point par des journalistes, la Première ministre Jacinda Ardern a affirmé que Winston Peters allait profiter de ce voyage pour "remettre les pendules à l'heure, en face-à-face" avec l'exécutif turc. 

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