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Afghanistan : entre deuil et questions

La France a rendu solennellement hommage à ses dix soldats tués en début de semaine en Afghanistan, à l'occasion d'une cérémonie à Paris en présence du président Nicolas Sarkozy, de la quasi-totalité du gouvernement et des familles de victimes. Après l'émotion qui a suivi le drame, des questions se posent autour du manque de préparation des soldats.
Article rédigé par franceinfo
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"Aujourd'hui, c'est un jour de deuil pour la nation française", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une cérémonie militaire dans la cour d'honneur des Invalides, la nécropole militaire française. "L'émotion étreint chaque Français. Aujourd'hui, c'est le temps du recueillement", a ajouté le chef des armées.

S'exprimant devant les cercueils des militaires tués lundi et mardi, chacun recouvert du drapeau tricolore, disposés dans la cour d'honneur, Nicolas Sarkozy a réitéré que les soldats français étaient "engagés en Afghanistan dans un combat contre la barbarie, l'obscurantisme et le terrorisme". Le président français a ensuite déposé sur chaque cercueil des décorations à titre posthume. Auparavant, un office religieux oecuménique avait été célébré en l'église Saint-Louis des Invalides.

A l'issue de l'hommage, le président devait s'entretenir, à huis clos, avec les familles des victimes, alors que certaines ont déjà exprimé dans les médias leurs interrogations sur les conditions du drame.

Climat polémique

L'émotion qui prévalait mardi, à l'annonce de l'embuscade, a cédé la place à un climat plus polémique. L'un des militaires tués à Kaboul devait fêter ses vingt ans hier. Julien Le Pahun s'était engagé à 18 ans dans le 8ème régiment de parachutistes d'infanterie de marine à Castres. Son père estime qu'il n'avait pas encore reçu la formation nécessaire pour ce type d'opération.

Par ailleurs, selon Le Monde daté d’aujourd’hui, des soldats blessés lors de l'embuscade ont mis en cause "la lenteur de la réaction du commandement et de sérieux problèmes de coordination".

"Il y a un temps pour la compassion, et un temps pour le retour d'expérience", a réagi le général Elrick Irastorza, chef d'état-major de l'armée de terre. Il a assuré que "tous les enseignements" seront tirés de l'embuscade.

Les dépouilles des dix soldats français tués dans l’embuscade en Afghanistan ont été rapatriées hier tard dans la soirée à Paris. Le Premier ministre François Fillon a rejoint les familles qui se recueillaient devant les cercueils réunis dans le pavillon d'honneur de l'aéroport, transformé en chapelle ardente.

En fin de matinée, onze des 21 soldats blessés dans l'embuscade tendue par les talibans à l'est de Kaboul, avaient été rapatriés sur Paris et dirigés vers deux hôpitaux de la capitale et de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Les blessés ont été touchés par des balles ou des éclats lors de l'attaque qui s'est produite lundi à 50 km à l'est de Kaboul, à l'exception de deux d'entre eux blessés dans un accident de blindé. Dix autres blessés, plus légèrement atteints, devraient être rapatriés ultérieurement, a annoncé le ministère de la Défense, sans en préciser la date.

Caroline Caldier, Anne Jocteur Monrozier avec agences

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