"Les bombardements étaient vraiment tout près" : au Haut-Karabakh, des civils tentent de fuir le conflit ou se résignent
Certains habitants accusent la Turquie de mener des raids aériens dans la région.
Une semaine après le début du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, les civils sont pris pour cible et constatent, impuissants, les dégâts des bombardements. Le bruit des pas de Gori sur les éclats de sa vitrine brisée par les raids aériens du matin ne couvrent même plus les tirs de l'après-midi. La ligne de front est à quelques kilomètres de Martouni, son village natal. Après cinq jours de bombardements azéris, cet homme de 63 ans a vu s'écrouler "la maison de la Culture et le centre musical", mais il ne veut pas partir. "Pour aller où ?, s'interroge-t-il. Je reste ici."
Nastya a fui Martouni avec une douzaine d'enfants du village pour rejoindre Erevan, la capitale arménienne. "Là-bas, ça a été très difficile, explique cette femme. Nous avons survécu plus de trois jours dans le village mais ce n'est plus possible, les enfants avaient très peur la nuit. Les bombardements étaient vraiment à côté."
Une famille s'est réfugiée dans sa voiture à 30 mètres de chez elle et juste après, leur maison a été bombardée.
Nastyaà franceinfo
A Stepenakert, les combattants arméniens continuent d'arriver. Stepan, 39 ans dont 20 années passées aux Etats-Unis, n'hésite pas à désigner la Turquie comme principale responsable des bombardements de civils. "On n'a pas peur mais nous comprenons que c'est une guerre différente. Il y a un nouvel ennemi, une nouvelle dimension. On avait les drones turcs mais on n'avait pas les avions et les pilotes turcs comme aujourd'hui, c'est plus intense", raconte-t-il à franceinfo. Avant de rejoindre son unité, Stepan dit qu'il espère encore que la Russie et les Occidentaux parviendront à faire reculer la Turquie avant qu'il ne soit trop tard.
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