"Apprends d'abord à être honnête en politique" : Recep Tayyip Erdogan s'en prend à Emmanuel Macron
Le président turc s'est adressé à son homologue français dans un discours devant des responsables de son parti. Il critique vertement la décision d'Emmanuel Macron d'instaurer une journée de commémoration du "génocide arménien".
"Adresser un message aux 700 000 Arméniens qui vivent en France ne te sauvera pas M. Macron." Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris, samedi 27 avril, à son homologue français, Emmanuel Macron, dans un discours devant des responsables de son parti à Kizilcahamam, au nord d'Ankara (Turquie). Il a vertement critiqué la décision d'instaurer une journée de commémoration du génocide arménien, une dénomination rejetée par Ankara.
"Apprends d'abord à être honnête en politique, si tu ne l'es pas, tu ne pourras pas gagner", a poursuivi Recep Tayyip Erdogan. Le président turc assure l'avoir déjà dit directement au président français "de nombreuses fois". La France a organisé cette année, pour la première fois, une journée de commémoration du génocide arménien le 24 avril. Celui-ci est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens.
Déjà qualifié de "novice" en février
La Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide" et évoque des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la première guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.
Selon Recep Tayyip Erdogan, si la Turquie avait fait ce qui lui est reproché, "on ne pourrait pas parler de millions d'Arméniens qui vivent dans une large zone, de l'Europe à l'Amérique, de l'Afrique du nord au Caucase". En février, le président turc avait qualifié son homologue français de "novice" en politique et a reproché à la France d'avoir elle-même commis un "génocide" en Algérie pendant la période coloniale et d'avoir également pris part au génocide au Rwanda.
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