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Argentine : plus de 400.000 manifestants ont défilé pour le procureur Nisman

Plus de 400.000 personnes, selon la police, ont participé à la marche silencieuse en hommage au procureur Alberto Nisman ce mercredi en Argentine. Magistrats et opposition ont appelé à descendre dans la rue après la mort suspecte du procureur qui accusait la présidente Kirchner d’entrave dans une enquête.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Des milliers d'Argentins ont participé, sous la pluie, à la marche en hommage au procureur Nisman © Reuters-)

Cristina Kirchner face à la rue. La présidente argentine fait face à la colère des centaines de milliers d’Argentins un mois après la mort du procureur Nisman. Le magistrat est mort dans des conditions suspectes alors qu’il accusait la présidente d’entrave dans l’enquête sur un attentat anti-juif de 1994. Ses confrères et l’opposition avait appelé à un rassemblement ce mercredi.

Et c’est plus de 400.000 Argentins qui ont défilé sous la pluie. "Justice ", pouvait-on entendre alors que les six procureurs à l’origine de la marche silencieuse se sont présentés devant la foule. En tête de cortège, l'ex-femme du procureur Nisman et leurs deux filles de 15 et 7 ans. "Je ne pleure pas pour Nisman, je pleure pour toi, Argentine ", pouvait-on lire sur une pancarte devant le Congrès. On a aussi pu voir des pancartes "Je suis Nisman".

 

Géopolitique

Le gouvernement a qualifié ce rassemblement de "putschiste", pour qui les accusations de Nisman avaient pour but de faire entrer l’Argentine dans le conflit au Moyen-Orient. A la télévision, Cristina Kirchner a déclaré avant la manifestation : "Je vous demande de bien ouvrir les yeux. Je ne parle pas de conspiration, (mais) il s'agit d'un monde d'intérêts" géopolitiques.

 

L’attentat en question date de 1994. Une voiture piégée avait explosait devant les locaux de la mutuelle juive de Buenos Aires, tuant 85 personnes. Le procureur Nisman travaillait sur l’affaire depuis 2004 et avait vite accusé l'Iran d'être le commanditaire de l'attentat. Peu de temps avant de mourir d’une balle dans la tête, il avait accusé la présidente Kirchner et le ministre des Affaires étrangères Hector Timerman d'entrave à l'enquête. Ils auraient couverts les suspects en échange de contrats commerciaux. Une immense majorité d’Argentins ne croit pas à la thèse du suicide.

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