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Après la crise, remontée des pressions fiscales dans le monde

Après la crise financière, «la pression fiscale et les recettes collectées dans les économies avancées» atteignent des niveaux historiquement élevés, note un rapport de l'OCDE publié le 10 décembre.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La carte européenne des taux de TVA. Du plus clair au plus sombre, les taux montent. (toutel'europe)

«La pression fiscale moyenne dans les pays de l’OCDE a augmenté de 0,4 point de pourcentage en 2013 pour s’établir à 34,1 %, contre 33,7 % en 2012 et 33,3 % en 2011. La pression fiscale correspond au montant total des recettes fiscales collectées exprimé en pourcentage du PIB», précise l'OCDE.

C'est un niveau proche des records atteints en 2007 avant la crise (34,2%) ainsi qu'en 2000 (34,3%), selon cette organisation basée à Paris, souvent surnommée «le club des pays riches» et qui regroupe au total 34 pays.

Entre 2012 et 2013, selon l'OCDE, c'est au Portugal (+2,2 points) et en Turquie (+1,7 point) que la charge fiscale rapportée au PIB a le plus augmenté. Elle a au contraire baissé en Norvège (-1,5 point) ou au Chili (-1,2). Au bout du compte, le Danemark affiche le taux le plus élevé de prélèvements obligatoires de l'OCDE  (48,6% du PIB en 2013), suivi de la France (45,0%) et de la Belgique (44,6%). A l'autre extrémité du classement figurent le Mexique (19,7%), le Chili (20,2%), la Corée du Sud (24,3%) et les Etats-Unis  (25,4%).

L'OCDE présente un outil qui permet de visualiser les structures fiscales de chaque pays. On peut ainsi voir, par exemple, que, curieusement, la Suisse a un taux d'imposition sur la capital plus élevé que la France.
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L'OCDE est cependant consciente des limites de l'exercice. Les pays qui, par exemple, ont une assurance maladie publique et obligatoire, se retrouvent avec des taux de prélèvement supérieurs à ceux qui ont des assurances privées (mais qui, dans les faits, sont obligatoires). Même différence entre les pays qui, historiquement, ont choisi de financer l'enseignement (en général supérieur, mais pas seulement) par l'impôt ou en le rendant payant.

L'OCDE dépend la TVA
Le rapport de l'OCDE combat également certaines idées reçues. Par exemple sur la taxation du patrimoine qui est aussi élevée au Royaume-Uni (3,9% du PIB en 2012) qu'en France (3,8%), et s'avère conséquente au Canada (3,3%) ou aux Etats-Unis (2,9%), reflétant la lourde fiscalité sur l'immobilier dans le monde anglo-saxon.

Si le poids des prélèvements diffère, leur composition aussi «varie considérablement d'un pays à l'autre» a noté M. Saint-Amans, directeur du centre de politique fiscale de l'OCDE, en distinguant malgré tout une tendance: «Sur le long terme, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt qui a énormément progressé». Alors que le taux moyen de TVA dans les pays de l'OCDE était inférieur à 15,5% en 1976, il a grimpé à 19,1% début 2014. (Voir notre article sur la TVA en Europe)

A propos de la TVA, l'OCDE se montre très favorable à cet impôt, pourtant souvent jugé injuste car taxant de la même façon les personnes ayant des revenus très différents. Elle va même jusqu'à critiquer les taux réduits de TVA estimant que «dans le pire des cas, les ménages riches (en) bénéficient beaucoup plus» en valeur absolue, parce qu'ils consomment davantage. «Cela est particulièrement vrai des taux réduits de TVA appliqués aux repas pris au restaurant, aux nuitées d’hôtel et aux biens culturels, tels que les livres, les places de théâtre et de cinéma», précise l'OCDE.

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