Après la crise, les salaires allemands repartent à la hausse
Ce week-end, le puissant syndicat allemand IG Metall a négocié
une hausse des salaires de 4,3% pour les 800.000 employés de la métallurgie du Bade-Wurtemberg
(sud-ouest). Un accord qui devrait servir de référence pour l'ensemble du
secteur industriel allemand, soit 3,6 millions de salariés concernés.
Cette augmentation historique, la plus
forte depuis 20 ans, a été obtenue à l'issue d'une série de grèves depuis fin
avril, dont les plus visibles chez Bosch, Siemens ou encore Daimler. Mais pas
seulement. En effet, alors que jusqu'ici le gouvernement allemand s'interdisait
d'intervenir dans les négociations entre les syndicats et le patronat, cette
fois-ci des dirigeants politiques n'ont pas hésité à appeler, à plusieurs reprises,
à de nettes augmentations. Selon le ministre des finances Wolfgang Schäuble
lui-même, la hausse des salaires en Allemagne, qui n'a été que de 1% en moyenne
depuis 2007, contre 2,7% pour l'ensemble
de la zone euro, devait être plus rapide que dans le reste de l'Europe.
Après quinze ans d'austérité et de réformes
sociales difficiles - report progressif du départ à la retraite, flexibilité
accrue du marché du travail - le rééquilibrage
semble donc amorcé. Pour preuve, l'augmentation de 6,3% déjà décrochée fin mars
par quelques deux millions de fonctionnaires allemands. Même la chancelière Merkel et son gouvernement se sont
offert la semaine dernière une hausse de salaires de 5,7%, la première en douze
ans.
Selon les analystes, ces revalorisations
salariales significatives devraient relancer la consommation en Allemagne, première puissance
économique européenne, et profiter à l'ensemble de la zone euro.
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