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Antarctique : les déboires du navire russe prisonnier des glaces

Les diverses tentatives pour venir en aide au bateau bloqué depuis le 24 décembre tombent à l'eau les unes après les autres. Mais les passagers et l'équipage ne semblent pas perturbés par cette attente. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 3min
Une passagère du "MV Akademik Chokalsky" regarde passer un manchot Adelie près du navire, le 29 décembre 2013. (ANDREW PEACOCK / FOOTLOOSEFOTOGRAPHY.COM / AFP)

Le navire russe prisonnier des glaces dans l'Antarctique va devoir attendre. Le brise-glace australien parti à la rescousse du bâtiment bloqué depuis la veille de Noël a fait demi-tour, lundi 30 décembre, à cause du mauvais temps, ont annoncé les autorités australiennes. Francetv info revient sur les multiples déboires de ce bateau.

Acte 1 : bloqué dans les glaces

L'expédition du MV Akademik Chokalsky a démarré il y a trois semaines. Initialement, le bâtiment russe devait rejoindre la Nouvelle-Zélande début janvier. Mais depuis le 24 décembre, il est immobilisé par la glace et un blizzard violent à 200 kilomètres au large de la base française Dumont d'Urville (Pôle sud, Antarctique).

Soixante-quatorze personnes sont coincées à bord du navire. Il s'agit de touristes, de scientifiques et de membres d'équipage. Ils font partie d'une mission australienne qui effectue des expériences. Ils sont sur les traces des expéditions polaires du début du XXe siècle, comme celle menée par l'explorateur australien Douglas Mawson.

Le navire russe "MV Akademik Chokalsky" est prisonnier des glaces de l'Antarctique depuis mardi 24 décembre 2013.  (ANDREW PEACOCK / FOOTLOOSEFOTOGRAPHY.COM / AFP)

Une photo prise depuis le navire russe "MV Akademik Chokalsky", le 27 décembre 2013. (ANDREW PEACOCK / FOOTLOOSEFOTOGRAPHY.COM / AFP)

Acte 2 : un brise-glace chinois se lance... et fait demi-tour

Le 28 décembre, le Snow Dragon part porter secours au navire prisonnier des glaces. Mais il est lui-même bloqué, et doit faire demi-tour. Cela n'entame pas la bonne ambiance qui règne à bord du bateau russe, comme le montre cette photo.

Des membres du "MV Akademik Chokalsky" posent près de leur bateau prisonnier des glaces, le 28 décembre 2013. (ANDREW PEACOCK / FOOTLOOSEFOTOGRAPHY.COM / AFP)
 

Acte 3 : un bateau français échoue

Le même jour, L'Astrolabe tente lui aussi de rallier l'Akademik Chokalsky . Sans succès. Pas de quoi inquiéter l'équipage. "Aujourd'hui, certains ont appris à faire des nœuds avec les cordes - ce qui leur a paru fantastiqueD'autres, plus scientifiques, ont jaugé la température de l'océan en jetant des pièces de monnaie", raconte le responsable de l'expédition AAE Intrepid Science.

Acte 4 : l'équipage patiente en bonne compagnie

Après ces échecs, les membres de la mission australienne prennent leur mal en patience et continuent de partager des photos.

Une passagère du "MV Akademik Chokalsky" regarde passer un manchot Adelie près du navire, le 29 décembre 2013. (ANDREW PEACOCK / FOOTLOOSEFOTOGRAPHY.COM / AFP)

Acte 5 : un bâtiment australien abandonne 

Le 30 décembre, le brise-glace australien Aurora Australis bat en retraite à 10 milles nautiques du MV Akademik Chokalsky. "La zone dans laquelle le bateau est coincé enregistre actuellement des vents de 30 nœuds et des chutes de neige" qui réduisent la visibilité et rendent périlleuses les conditions de navigation, selon l'Autorité australienne de la sécurité maritime.

Autre problème : l'Aurora Australis peut briser la glace d'une épaisseur de 1,60 mètre, alors que l'Akademik Chokalsky est enserré dans de 3 mètres.

Acte 6 : une évacuation en hélicoptère prévue

Le ministère des Affaires étrangères russe indique, lundi, que la plupart des passagers du navire vont être évacués par hélicoptère si la météo est favorable. "La décision a été prise d'évacuer 52 passagers et quatre membres d'équipage par un hélicoptère du bateau chinois 'Xue Long', si les conditions météorologiques le permettent."

Chris Turney, l'un des responsables de l'expédition scientifique, a indiqué sur Twitter que des crevasses étaient apparues dans la glace autour de la proue du bateau, espérant que cela pourrait aider à le libérer. En attendant, la température est remontée au dessus de 0°C, et certains campent sur le pont du bateau, montre Chris Turney.

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