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Sécurité dans les aéroports : ces "bombes indétectables" qui inquiètent les Etats-Unis

Nouveaux produits, dispositifs inédits, explosifs cachés dans le corps humain, les services de renseignements et de sécurité sont confrontés à l'imagination des terroristes, notamment des artificiers d'Al-Qaïda.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un agent de la TSA fouille un passager, à l'aéroport de Los Angeles (Etats-Unis), le 20 février 2014. (KEVORK DJANSEZIAN / REUTERS)

L'Agence américaine de sécurité dans les transports (TSA) a annoncé, dimanche 6 juillet, que les appareils électroniques déchargés ne seraient plus admis à bord des vols à destination des Etats-Unis. Les autorités, qui ont annoncé un renforcement de la sécurité dans certains aéroports, craignent en effet que des explosifs soient dissimulés dans des téléphones ou des tablettes.

Les Etats-Unis redoutent en effet l'utilisation, de plus en plus fréquente, par les terroristes de bombes pratiquement indétectables. Ces "artfully concealed devices", ne contenant pas de métal et quasi-inodores, pourraient permettre aux kamikazes de contourner les mesures de sécurité dans les aéroports.

De nouveaux explosifs quasiment non-repérables

Le tabloïd britannique The Daily Mirror (en anglais) évoque notamment le PETN, un explosif puissant utilisé sur les chantiers de démolition se présentant sous forme de poudre blanche. Il deviendrait très difficile à détecter une fois dissimulé à l'intérieur d'un autre objet.

Il a déjà été utilisé dans plusieurs tentatives d'attentat, ainsi sans doute que par l'artificier saoudien d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Hassan al-Asiri, suspecté d'avoir fabriqué plusieurs bombes chimiques difficiles à détecter. Selon Washington, le chimiste pourrait transmettre son savoir ou des explosifs à des Occidentaux partis faire le jihad en Syrie et entrés en contact avec Al-Qaïda. Ces hommes, qui peuvent facilement revenir en Europe ou aux Etats-Unis grâce au passeport de leur pays d'origine, constitueraient de "nouvelles menaces terroristes".

Des dispositifs particulièrement furtifs

Les membres d'Al-Qaïda ont en effet fait preuve d'une grande inventivité ces dernières années pour tenter de contourner les mesures de sécurité dans les aéroports. En décembre 2009, un Nigérian de 23 ans est arrêté après avoir essayé de faire exploser un avion au-dessus de Detroit, dans le nord des Etats-Unis. L'homme a réussi à passer les contrôles de sécurité avec une charge de PETN cousue à l'intérieur de son slip. Le drame n'a été évité que parce que le kamikaze n'est pas parvenu à faire détoner la bombe, qui s'est enflammée au lieu d'exploser, rapporte NBC News (en anglais).

Un an plus tard, des agents britanniques interceptent des explosifs placés à l'intérieur de cartouches d'encre d'imprimante, sans doute fabriqués par Hassan al-Asiri. La bombe embarquée dans un avion devait exploser au-dessus du territoire américain, selon le quotidien britannique The Telegraph (en anglais).

Le corps transformé en bombe humaine

Les services de renseignements occidentaux disposent par ailleurs de photos de bombes "en suppositoire", raconte le Figaro. Cet explosif intrarectal, "un boudin blanc ragoûtant de plus de 40 cm introduit dans le rectum du kamikaze et relié à un téléphone mobile désossé", serait difficile à déceler et pourrait être déclenché à distance par les terroristes.

Il ne s'agit pas du seul exemple de bombe implantée directement dans le corps humain : en 2013, les autorités britanniques ont renforcé la sécurité aérienne, craignant que des femmes kamikazes montent à bord d'un avion avec des "seins explosifs". Selon The Telegraph, des prothèses mammaires dont le silicone serait remplacé par des bombes liquides seraient "très difficiles à détecter avec la technologie actuelle".

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