Quand le recyclage devient dangereux
Il y a quelques décennies, des scientifiques ont immergé dans la mer des centaines de milliers de pneus pour créer des récifs artificiels, mais leur toxicité avait été mal évaluée.
Le projet devait créer des récifs artificiels et reconstituer des fonds marins. Dans les années 70 et 80, des scientifiques, avec l'aval des autorités, ont largué au fond de la mer des centaines de millions de pneus au large de la Floride. En 1972, l'opération avait été menée en grande pompe par un géant du secteur, Goodyear. "D'un côté on avait une abondance de pneus usagés et on ne savait pas comment les recycler et on avait besoin de développer les ressources sous-marines avec des projets expérimentaux" explique Sylvain Pioch, océanographe à l'université Paul-Valery de Montpellier.
Dangerosité accrue
En Floride, 40 ans après, l'idée a laissé place à une véritable décharge sous marine : deux millions de pneus de voitures, de tracteurs et contrairement à ce qui était prévu, une vie aquatique inexistante. Aujourd'hui, les autorités américaines font machine arrière. Les pneus sont repêchés un à un. Avec le temps et le courant, il se sont dispersés sur plusieurs kilomètres. Un problème qui en accompagne un autre plus grave : en se décomposant, ils pourraient avoir libéré des métaux lourds, toxiques pour les animaux marins. L'exemple n'est pas isolé, il y aurait 200 récifs artificiels comme celui-là à travers le monde.
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