Près de 600 soldats américains sanctionnés pour des comportements répréhensibles
Selon USA Today, 588 militaires qui occupaient des postes à responsabilité devront changer d'affectation. Près de 80 d'entre eux vont être exclus.
Ils travaillaient tous à des "postes de confiance" ("positions of trust"), comme ceux de recruteur, conseiller ou instructeur, et ils ont tous été sanctionnés. Selon USA Today (lien en anglais), jeudi 27 février, 588 soldats américains ont été sanctionnés pour des comportements répréhensibles, comme des agressions sexuelles, des attouchements sur des enfants ou des conduites en état d'ivresse. Certains étaient chargés de la prévention des agressions sexuelles. Parmi les 588 soldats concernés, 79 seront exclus de l'armée.
Ce nombre est dix fois supérieur à celui communiqué à l'été 2013 par l'armée. A l'époque, le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, avait indiqué que 55 soldats avaient été suspendus. Une enquête menée au sein de l'armée sur près de 20 000 militaires a fait grimper ce nombre. Le Pentagone a ordonné cette instruction en profondeur après qu'une étude a révélé que le nombre d'agressions sexuelles avait augmenté de 35% dans l'armée américaine entre 2010 et 2012.
Le colonel David Patterson, porte-parole de l'armée, a salué cette avancée. "Nous continuerons à travailler à l'amélioration du recrutement à ce genre de postes, et à nous assurer que la hiérarchie sache bien ce que l'on attend d'eux. C'est très important pour l'armée", a-t-il dit.
Enquête interne lancée en France
Coïncidence du calendrier, le ministère de la Défense français a annoncé, jeudi, qu'une enquête interne serait ouverte sur les violences sexuelles et les cas de harcèlement commis au sein des forces armées françaises. Une information communiquée à l'heure où paraît un livre sur ce phénomène, La Guerre invisible, des journalistes Leila Minano et Julia Pascual. Le titre choisi est un hommage au documentaire américain The Invisible War, dont les révélations sur l'ampleur des viols perpétrés au sein de l'armée américaine avaient provoqué, en 2012, une onde de choc et conduit l'administration américaine à s'exprimer sur le sujet.
Les témoignages des femmes que les deux auteures françaises ont recueillis brossent le portrait d'une armée où les responsables des violences bénéficient d'une impunité et où les courriers envoyés par des "lanceurs d'alerte" restent la plupart du temps lettre morte. "C'est faux de dire que le ministère en tant que tel met un couvercle", commente Pierre Bayle, porte-parole du ministère. "Maintenant, ce qui est exact ou ce qui est vraisemblable, et c'est pour cela que le ministre veut un rapport pour en avoir le cœur net, c'est qu'il y a des affaires qui ne remontent pas."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.