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Pour cause d'ouragan, la présidentielle encore repoussée en Haïti

Le processus électoral, suspendu puis annulé pour fraude en janvier 2016, devait reprendre en Haïti. Mais, à cause de l'ouragan qui a frappé l'île les 2 et 3 octobre 2016, le premier tour de la présidentielle est de nouveau repoussé.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jude Célestin, le candidat de l'opposition était arrivé à la deuxième place lors des élections d'octobre 2015. (Hector Retamal/AFP)

Suite aux violences survenues durant la campagne, le second tour du scrutin présidentiel du 24 janvier 2016 avait déjà été annulé sine die pour des raisons de sécurité. Face aux contestations de l'opposition de l'époque, et après un rapport de la Commission d'évaluation électorale concluant que le scrutin avait été émaillé de «fraudes massives», les autorités avaient décidé d'annuler le vote du 25 octobre 2015, et de reprendre à zéro l'élection présidentielle.
 
Le président Michel Martely a donc quitté le pouvoir le 7 février 2016, sans successeur.
Un accord signé quelques heures avant la fin de son mandat a autorisé le Parlement à élire un président provisoire, pour une durée limitée à 120 jours. Mais Jocelerme Privert ainsi élu n’a pas réussi à boucler les échéances électorales dans les délais. Le Parlement a dû lui accorder un sursis pour mener à bien cet objectif.
 
27 candidats
Il ne reste que 27 candidats contre 54 en octobre 2015, à se présenter devant les six millions d’électeurs. Parmi eux, Jovenel Moïse, arrivé en tête en 2015 avec 32,76% des voix, et Jude Célestin second avec 25,29%. Jovenel Moïse est le poulain du précédent président Michel Martely.
 
A peine un quart des 6,2 millions d'électeurs haïtiens inscrits s'étaient déplacés pour voter en 2015. Il est peu probable que ce score soit amélioré. Nul ne peut dire également dans quelle ambiance se déroulera ce premier tour. «Une compétition n'est pas un affrontement, ça n'est pas une bataille rangée. Nous voulons dire à tous les compatriotes engagés dans la compétition électorale, partis politiques, organisations et candidats, qu'ils ont pour devoir de respecter les règles du jeu démocratique», a déclaré Léopold Berlanger le président du conseil électoral provisoire.


 
Il est temps en effet que le paysage politique d’Haïti retrouve un peu de sérénité. Le pays a déjà perdu du temps et beaucoup d’argent dans des élections annulées. Pas moins de 100 millions de dollars en 2015, et cette fois 55 autres millions sont nécessaires pour mener à bien cette nouvelle présidentielle.
Mais le passage de l'ouragan Matthew va un peu plus creuser les maigres finances de l'île.

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