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Pérou : l'ancien président rejette dans une lettre posthume les accusations de corruption

Alan Garcia  s'est suicidé mercredi alors que la police venait l'arrêter pour le placer en détention provisoire dans une affaire de blanchiment d'argent présumé liée au scandale Odebrecht.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien président péruvien Alan Garcia à Sao Paulo au Brésil, le 25 mai 2012. (ALEXANDRE MOREIRA / BRAZIL PHOTO PRESS /AFP)

"Ni pot-de-vin, ni enrichissement" personnel. L'ex-président péruvien Alan Garcia rejette dans une lettre d'adieu rendue publique vendredi 19 avril les accusations de corruption pesant contre lui. L'ancien homme politique s'est tiré une balle dans la tête mercredi au moment où la police venait l'arrêter à son domicile dans le cadre de l'enquête Odebrecht, où il était visé pour corruption.

>> Perou : cinq questions après le suicide d'Alan Garcia

"J'en ai vu d'autres défiler menottés, témoins de leur misérable existence, mais Alan Garcia n'aura pas à subir ces injustices et ce cirque", a écrit l'ancien chef de l'Etat dans une missive d'adieu destinée à ses six enfants et lue par une de ses filles lors ses obsèques à Lima.

Il n'y avait pas et il n'y aura pas de compte (illicite), de pot-de-vin, d'enrichissement. L'histoire a plus de valeur qu'une quelconque richesse matérielle.

Alan Garcia

dans une lettre posthume

Des pots-de-vin contre des contrats

"Ayant accompli mon devoir en politique et dans les actions en faveur du peuple, ayant atteint des objectifs que d'autres peuples ou gouvernements n'ont pas atteints, je n'ai pas à accepter les humiliations", écrit Alan Garcia, qui fut président du Pérou de 1985 à 1990 puis de 2006 à 2011."Je laisse à mes enfants la dignité de mes décisions, à mes compagnons un signe de fierté et mon cadavre comme signe de mon mépris envers mes adversaires, parce que j'ai déjà accompli la mission que je m'étais donnée", ajoute-t-il.

Outre Alan Garcia, trois autres anciens présidents péruviens, Alejandro Toledo (2001-2006), Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) sont dans le collimateur de la justice dans le cadre de l'affaire Odebrecht. Ce géant brésilien du bâtiment, a distribué pendant plus d'une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays d'Amérique latine pour remporter des contrats, selon le ministère américain de la Justice. L'entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014.

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