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Pepa Cuadra : «Fuir ou mourir»
Le 11 septembre 1973, à 9h, Pepa Cuadra ne sait pas encore que sa vie va bientôt changer. Ce matin-là, le général Pinochet mène le coup d'Etat qui sonnera la fin des années Allende. Le Chili bascule alors dans la dictature. Trois ans plus tard la jeune femme, avec son mari Jorge, arrive en France en tant que réfugiée politique.
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«Nous étions soutenus, les réfugiés politiques, qu'ils soient sud-américains ou Vietnamiens, étaient soutenus en France, à cette époque». Pepa Cuadra aurait pu obtenir un visa suédois, anglais ou italien, mais son mari parlait français et, le 1er mars 1977, son vol Swiss Air en provenance de Santiago du Chili atterrit à Orly.
«Pourquoi partir ? En tant qu'opposants au régime, nous savions que si nous ne partions pas, nous avions de grandes chances de disparaître». Certains membres de sa famille sont incarcérés et c'est en prison qu'elle va rencontrer celui qui deviendra son mari.
L'exil ou la mort
Peu de temps après, il lui demandera si elle est prête à s'exiler. L'exil ou la mort, Pepa n'hésitera pas. A raison : plus de 3.000 personnes ont péri dans les geôles du régime ou ont «disparu», 30.000 autres ont été emprisonnées, la plupart torturées. Longtemps, la peur du gouvernement Pinochet tiendra Pepa Cuadra éloignée de sa patrie d'origine. Elle n'y reviendra que neuf ans après son départ.
L'adaptation à sa terre d'accueil se fera lentement. «Mon mari a commencé à travailler très vite, il parlait la langue française... Pour moi, ç'a été plus long, plus difficile. J'avais peur de tout, je ne connaissais personne, même parmi les réfugiés». Un an après son arrivée, le jeune couple travaille et dispose d'un appartement. Ils emménagent bientôt à Sèvres (92), d'où Pepa ne repartira plus.
Aujourd'hui, elle se sentirait «presque plus Sévrienne que Française», mais Pepa Cuadra n'imaginait pas que son pays et sa famille lui manqueraient à ce point. Une déchirure qui la fait sans doute encore souffrir.
«Il faut affirmer sa double-nationalité. Pour moi il est important de partager ma culture d'origine. Malgré cela il y aura toujours en moi une certaine nostalgie pour le Chili, sa nourriture, ses paysages, ses odeurs... Même les bruits ne sont pas les mêmes !».
Mais il est des nostalgies que Pepa Cuadra n'éprouve pas. Elle se souvient par exemple du «racisme» que subissaient les Amérindiens au Chili. La banalisation du racisme en France la «dérange».
«Pourquoi partir ? En tant qu'opposants au régime, nous savions que si nous ne partions pas, nous avions de grandes chances de disparaître». Certains membres de sa famille sont incarcérés et c'est en prison qu'elle va rencontrer celui qui deviendra son mari.
L'exil ou la mort
Peu de temps après, il lui demandera si elle est prête à s'exiler. L'exil ou la mort, Pepa n'hésitera pas. A raison : plus de 3.000 personnes ont péri dans les geôles du régime ou ont «disparu», 30.000 autres ont été emprisonnées, la plupart torturées. Longtemps, la peur du gouvernement Pinochet tiendra Pepa Cuadra éloignée de sa patrie d'origine. Elle n'y reviendra que neuf ans après son départ.
L'adaptation à sa terre d'accueil se fera lentement. «Mon mari a commencé à travailler très vite, il parlait la langue française... Pour moi, ç'a été plus long, plus difficile. J'avais peur de tout, je ne connaissais personne, même parmi les réfugiés». Un an après son arrivée, le jeune couple travaille et dispose d'un appartement. Ils emménagent bientôt à Sèvres (92), d'où Pepa ne repartira plus.
Aujourd'hui, elle se sentirait «presque plus Sévrienne que Française», mais Pepa Cuadra n'imaginait pas que son pays et sa famille lui manqueraient à ce point. Une déchirure qui la fait sans doute encore souffrir.
«Il faut affirmer sa double-nationalité. Pour moi il est important de partager ma culture d'origine. Malgré cela il y aura toujours en moi une certaine nostalgie pour le Chili, sa nourriture, ses paysages, ses odeurs... Même les bruits ne sont pas les mêmes !».
Mais il est des nostalgies que Pepa Cuadra n'éprouve pas. Elle se souvient par exemple du «racisme» que subissaient les Amérindiens au Chili. La banalisation du racisme en France la «dérange».
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