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Nicaragua : un projet de loi qualifie ONG et journalistes "d'agents étrangers", Amnesty dénonce "un instrument de répression"

Le texte prévoit que toute personne qui reçoit des financements de l'étranger doit s'enregistrer dans le pays comme "agent étranger". Il sera ainsi soumis à une surveillance rapprochée et à des restrictions de ses droits civiques et politiques.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Daniel Ortega, le 19 juillet 2019, lors du 40e anniversaire de la révolution sandiniste, à Managua, au Nicaragua.  (INTI OCON / AFP)

Une "insulte" à la démocratie, selon les autorités américaines. Un projet de loi prévoyant d'enregistrer les correspondants de presse et membres d'ONG comme "agents étrangers" au Nicaragua soulève une indignation internationale croissante. Les appels au président Daniel Ortega pour que le texte ne voit pas le jour se multiplient.

Le texte prévoit que toute entité ou personne, y compris de nationalité nicaraguayenne, qui reçoit des financements de l'étranger de quelque manière que ce soit doit s'enregistrer auprès du ministère de l'Intérieur comme "agent étranger". Il doit ainsi être soumis à une surveillance étroite et à des restrictions de ses droits civiques et politiques.

Ces mesures sont nécessaires pour protéger la "souveraineté" du Nicaragua contre les "ingérences étrangères", selon ses promoteurs. Aucune date n'a encore été fixée pour l'examen du texte au Parlement, où le FSLN, la formation de Daniel  Ortega, détient la majorité. Une fois enregistrées comme "agents étrangers", les personnes ou institutions concernées devront "s'abstenir (...) d'intervenir dans les affaires ou les sujets de politique intérieure", prévoit le projet de loi. Il leur sera notamment interdit de présenter leur candidature à des élections.

"Eviter l'adoption de cette loi"

Si elle était adoptée et promulguée, la loi permettrait au gouvernement de Daniel Ortega, selon ses critiques, de contrôler le travail et les activités d'organisations, organes de presse et journalistes considérés comme les adversaires du régime. Amnesty International a appelé la communauté internationale a se mobiliser "d'urgence" pour "activer tous les moyens à sa portée afin d'éviter l'adoption de cette loi". Celle-ci, a souligné l'organisation, imposerait des restrictions "inacceptables" à la liberté d'association et serait un "instrument de répression" contre les personnes et les entités qui bénéficient de la coopération internationale.

Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'hémisphère occidental, Michael Kozak, a qualifié sur Twitter le texte "d'insulte" à la démocratie. "Au lieu de protéger la souveraineté [du pays], cette loi vise à criminaliser les médias indépendants et les groupes pro-démocratie. Nous sommes avec le peuple nicaraguayen qui résiste à cette attaque contre la liberté", a ajouté le fonctionnaire américain.

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