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Mario Alfredo Sandoval : policier sous la dictature en Argentine

La Cour de cassation a annulé mercredi 18 février 2015 décision de la cour d'appel de Paris autorisant l'extradition vers l'Argentine de Mario Alfredo Sandoval, accusé d'avoir été un tortionnaire durant la dictature militaire argentine. L’affaire est renvoyée devant la cour d'appel de Versailles. Portrait.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Beatriz Cantarini de Abriata, mère de Hernan Abriata, devant l'ambassade de France à Buenos Aires en 2014 (Daniel Garcia/AFP)

Tout serait parti d’un article de Pagina12 (lien en espagnol). Le passé a rattrapé Mario Alfredo Sandoval qui coulait des jours tranquilles en France, pays dont il avait acquis la nationalité, comme «conseiller». La justice argentine demandait son extradition. Elle le tient pour responsable «de l'enlèvement et de la disparition en octobre 1976 du jeune Hernan Abriata, militant de la Jeunesse universitaire péroniste».

L’ancien policier refuse d’être extradé et réfute tous les faits. Mario Alfredo Sandoval est poursuivi en Argentine dans l'enquête pour crimes contre l'humanité, privation de liberté et tortures ayant entraîné la mort dans la tristement célèbre Ecole supérieure de mécanique de la marine (Esma), un centre de détention clandestin à Buenos Aires dans lequel 5.000 détenus auraient péri sous la torture.

La justicia francesa autorizó este miércoles la extradición al país del represor Mario Alfredo "Churrasco" Sandoval. pic.twitter.com/P2IAya3UZZ

Homonymie. L’accusé se défend de tout acte litigieux et évoque l’homonymie pour sa défense. Ce n’est pas l’avis du juge argentin qui instruit le dossier. Selon lui, cet ancien membre de la police fédérale s'était spécialisé dans la lutte contre les «éléments subversifs». Il reproche à l’ancien policier plus de 600 cas de violation des droits de l'Homme.

«L'Argentine est décidée à obtenir l'extradition de Monsieur Sandoval  pour une question de mémoire, de justice, de non-répétition», insiste Maria del Carmen Squeff, ambassadrice d’Argentine à Paris. Arrivé en France après la chute de la junte militaire en 1983, Mario Alfredo Sandoval a obtenu la nationalité française en 1997.

Francia aprobó ayer la extradición a la Argentina de Mario Alfredo Sandoval, http://t.co/xcMwFbCJh1 pic.twitter.com/9X2rlZBp5F  
Les défenseurs des droits de l'homme évaluent à près de 30.000 le nombre de «disparus» pendant la «guerre sale». La dictature argentine (1976 à 1983) a été l’une des plus sanglantes d’Amérique du Sud avec celle du Chili du général Pinochet.

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