Le procureur argentin Nisman avait envisagé la détention de Cristina Kirchner
Après avoir démenti l'information, la magistrate chargée de l'enquête a fait état mardi de la découverte, dans une poubelle, d'un brouillon de 26 pages suggérant l'incarcération de la présidente argentine.
Le scandale en Argentine prend de l'ampleur. Le procureur Alberto Nisman, dont la mort non élucidée secoue le pays, avait un temps envisagé de demander la détention de la présidente Cristina Kirchner pour entrave à la justice, a déclaré mardi 3 février la procureure Viviana Fein, chargée de l'enquête ouverte pour "mort suspecte".
Après avoir démenti lundi l'information, la magistrate a fait état de la découverte dans une poubelle d'un brouillon de 26 pages en ce sens, daté du 14 juin 2014, lors de perquisitions dans l'appartement d'Alberto Nisman, mort le 18 janvier.
Les Argentins remettent en cause la thèse du suicide
Quatre jours plus tôt, Alberto Nisman, chargé de l'enquête sur l'attentat antijuif qui avait frappé la mutuelle AMIA, faisant 85 morts en 1994, avait accusé Cristina Kirchner d'avoir fait entrave à la justice en favorisant l'impunité de suspects iraniens.
Dans son dossier d'accusation, Alberto Nisman n'avait finalement pas inclus le document retrouvé dans la corbeille, selon Viviana Fein. S'il avait finalement choisi de demander la détention de la présidente, sa requête aurait dû être validée par un juge, puis suivre un chemin judiciaire long et tortueux.
Selon les éléments de l'autopsie et de l'enquête communiqués jusqu'ici par la procureure, les circonstances de la mort d'Alberto Nisman laissent penser à un suicide. Mais la majorité des Argentins se demandent pourquoi le magistrat aurait mis fin à ses jours alors qu'il devait présenter le lendemain, devant le Congrès, ses accusations contre Cristina Kirchner et certains hauts fonctionnaires.
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