Le petit-fils du criminel nazi Priebke veut changer d'identité
Tomas Erick Priebke Ortiz vit à Bariloche, station huppée de la Cordillère des Andes. C’est à cause de son nom tristement célèbre qu’il a contacté un avocat pour engager une procédure de changement de patronyme auprès de l'état-civil argentin. «Pourquoi porter un nom qui me fait du mal, car il fait du mal aux gens, cela n'a pas de sens. C'est une étiquette qui n'a rien à voir avec moi. Je ne m'identifie pas à ce nom», a déclaré le jeune Priebke.
Une agence de presse locale, l'ABN, indique qu’il a grandi avec sa mère après la séparation de ses parents alors qu'il avait deux ans et n'avait pratiquement plus de relations avec son père, Jorge Priebke, un des deux fils de l'ancien chef de la Gestapo de Rome.
Tomas Erick Priebke Ortiz a expliqué avoir pris sa décision en lisant les déclarations de son père, dans la presse, à propos de la dépouille d’Erich Priebke, dépouille que personne ne voulait accueillir, de crainte que sa tombe ne devienne un lieu de rassemblement néo-nazi. «Qu’ils l’enterrent n’importe où, en Israël» avait alors déclaré Jorge Priebke, selon son fils.
Ce dernier n’aurait «pas supporté» non plus d’apprendre, sous la plume d’un journaliste, que son père (Jorge Priebke) était «fidèle à l’idéologie nazie». «Je ne veux à aucun moment être associé (à eux) parce que je ne suis pas comme ça», s'est défendu le jeune homme.
Enterré secrètement en Italie
Il aura fallu attendre huit jours pour mettre un terme à ce feuilleton macabre: un accord a été trouvé pour que l'ancien-SS, mort le 11 octobre 2013 à l'âge de 100 ans, soit enterré dans un lieu tenu secret, en Italie.
Erich Priebke est l'un des responsables du massacre des Fosses Ardéatines, dont avaient été victimes 335 civils, dont 75 juifs, en 1944 près de Rome, en représailles à une attaque qui avait coûté la vie à 33 soldats allemands. Caché pendant plus de quarante ans en Argentine, il vivait depuis près de quinze ans dans la capitale italienne, assigné à résidence au domicile de Me Paolo Giachini, son avocat, après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité.
Dans un message vidéo posthume rendu public par son avocat, l'ex-SS répétait, dans un italien fortement teinté d'accent allemand, qu'il n'avait fait qu'obéir «à un ordre venant d'Hitler», faute de quoi il aurait été «fusillé». Mais à aucun moment, il ne formule le moindre regret.
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