En Haïti, au moins 70 personnes, dont des nourrissons, tuées au fusil automatique par les membres d'un gang
Un gang a tué "au moins 70 personnes" en Haïti – dont environ dix femmes et trois nourrissons – et en a blessé grièvement au moins 16 autres, jeudi 3 octobre. Les membres du groupe criminel "Gran Grif" étaient armés de fusils automatiques, a expliqué le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, se disant "horrifié". Cette attaque contre la population a été commise à Pont Sondé, une localité du département de l'Artibonite située sur la route reliant Port-au-Prince à Cap-Haïtien. Deux des personnes grièvement blessées sont des membres du gang touchés lors d'un échange de tirs avec la police haïtienne.
Les criminels "auraient incendié au moins 45 maisons et 34 véhicules", forçant des habitants à fuir. Le Haut-Commissariat appelle "à une augmentation de l'aide financière et logistique internationale à la Mission multinationale d'appui à la sécurité en Haïti" (MMAS). La MMAS, composée pour l'essentiel de policiers kényans, a entamé il y a peu une mission de soutien aux forces de l'ordre haïtiennes qui ont le plus grand mal à s'opposer aux gangs, lourdement armés, qui mettent à feu et à sang la capitale et ses alentours depuis de très longs mois.
Fin septembre, les Etats-Unis avaient annoncé des sanctions visant le chef du gang "Gran Grif", Luckson Elan, pour son implication dans de graves violations des droits humains. Le département du Trésor américain évoque des enlèvements, des meurtres, des viols de femmes et d'enfants ainsi que des pillages, des destructions, des extorsions, des vols de récoltes et de bétail. Un ancien membre du Parlement, Prophane Victor, fait également l'objet de sanctions pour son rôle dans la formation, le soutien et l'armement de gangs.
"Il est essentiel que les autorités mènent une enquête rapide et approfondie sur cette attaque, qu'elles poursuivent les présumés responsables en justice, et qu'elles garantissent des réparations aux victimes et à leurs familles", a réagi le Haut-Commissariat après ces nouvelles exactions contre des civils. Un souhait qui risque fort de rester lettre morte, au regard de la fragilité des institutions du pays. Au moins 3 661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti dans des violences.
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