Haïti : au moins 62 morts dans l'explosion d'un camion-citerne
Le bilan pourrait encore s'alourdir dans les heures qui viennent, alors que plusieurs maisons ont pris feu à la suite de l'explosion et que les structures de soins peinent à faire face à l'affluence des blessés, grièvement brûlés.
Le drame s'est produit à Cap-Haïtien, la deuxième ville d'Haïti. Au moins 62 personnes ont été tuées par l'explosion d'un camion-citerne tôt mardi 14 décembre, selon le plus récent bilan de cette tragédie qui a également fait 48 blessés, dont beaucoup dans un état critique. Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a annoncé se rendre sur place, "accompagné de membres de [son] gouvernement et d'un nombre important de médecins et de secouristes". Il a aussi décrété trois jours de deuil national à "la mémoire des victimes de cette tragédie qui endeuille la nation haïtienne tout entière".
Quelque 40 habitations autour du lieu de l'explosion ont pris feu à la suite de la déflagration, laissant craindre un bilan encore plus lourd. "On n'est pas encore en mesure de donner de détails sur le nombre de victimes à l'intérieur des maisons", a en effet précisé le maire-adjoint de la ville, Patrick Almonor.
Selon ce dernier, le chauffeur du camion-citerne aurait tenté d'éviter une collision avec un taxi-moto, perdant ainsi le contrôle de son véhicule qui s'est renversé. Des habitants se seraient alors précipités vers le camion, malgré les avertissements du chauffeur, pour récupérer le carburant dont Haïti manque cruellement, avant d'être pour beaucoup tués dans l'explosion.
Des hôpitaux submergés
Les services de santé, submergés, tentaient de faire face à l'afflux de patients nécessitant des soins urgents. "On n'a pas les moyens pour prendre en charge les nombreuses personnes grièvement brûlées", a témoigné auprès de l'AFP une infirmière de l'hôpital Justinien, où de nombreux blessés ont été transportés. "Je crains qu'on n'arrive pas à tous les sauver." Face à l'urgence, le Premier ministre a également annoncé le déploiement d'hôpitaux de campagne.
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est en proie à une forte pénurie de carburant en raison de la mainmise des gangs sur une partie du circuit de ravitaillement. Ces derniers mois, les bandes armées ont grandement accru leur emprise sur Port-au-Prince, contrôlant les axes routiers qui conduisent aux trois terminaux pétroliers que compte le pays. Plus d'une dizaine de véhicules de transport de carburant ont été détournés par les gangs qui ont exigé de fortes rançons pour la libération des chauffeurs.
Conséquences : depuis octobre, les réseaux de télécommunications et les médias ont réduit leurs activités à travers le pays, faute de pouvoir trouver du carburant pour les générateurs thermiques qui alimentent les antennes en électricité. De même, cette crise énergétique handicape le fonctionnement des rares structures hospitalières du pays.
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