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Guatemala : un comique remporte le premier tour de la présidentielle

Le comédien et animateur de télévision Jimmy Morales a recueilli, dimanche, près de 27% des suffrages, loin devant ses adversaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le candidat à la présidentielle Jimmy Morales pose avec des supporters, le 6 septembre 2015, à Guatemala City (Guatemala). (JORGE LOPEZ / REUTERS)

Ils veulent secouer un système politique rongé par la corruption. Les Guatémaltèques ont placé, dimanche 6 septembre, un acteur comique sans expérience politique en tête du premier tour de l'élection présidentielle. Selon des résultats officiels portant sur 58,52% des suffrages, le comédien et animateur de télévision Jimmy Morales, 46 ans, candidat du parti FCN-Nacion (droite), totalise 26,54% des voix.

L'incertitude demeure sur son adversaire au second tour, qui aura lieu le 25 octobre. L'homme d'affaires millionnaire Manuel Baldizon, 45 ans, recueille 17,84% des suffrages, porté par le parti Liberté démocratique (Lider, droite). Il est suivi de près par l'ex-Première dame Sandra Torres, 59 ans, soutenue par l'Union nationale de l'espoir (UNE, social-démocrate), à 16,84%.

L'ex-président placé en garde à vue

Le vote s'est déroulé dans le calme et a déjoué les craintes d'abstention liées au climat d'exaspération historique de la population. Mais les électeurs ont trouvé le moyen d'exprimer leur colère en portant leur choix sur un candidat atypique qui a conclu une semaine rocambolesque, rythmée par la démission du président conservateur Otto Pérez et son placement en garde à vue sur des soupçons de corruption.

Entré en politique récemment, Jimmy Morales, acteur et producteur de cinéma, a percé de manière spectaculaire ces derniers mois sur la scène politique nationale, mais sans programme concret. "Jimmy est une marque connue dans l'esprit des Guatémaltèques", explique Cecil de Leon, analyste politique indépendant. Et "dans cette conjoncture de remise en cause de l'éthique de la classe politique, Jimmy surgit comme un phénomène nouveau, sans passé dans les partis politiques ou à des postes publics".

"Un vote de punition"

"Au Guatemala, nous avons l'habitude d'exprimer un vote de punition, donc c'est un vote anti-Baldizon et anti-Sandra, qui représentent la classe politique normale", estime Sandino Asturia, analyste du Centre d'études du Guatemala. Mais "le phénomène Jimmy est une coquille vide, sans structure de parti solide", prévient-il, après ce scrutin qui désignait aussi 158 députés et 338 maires.

Dans ce pays où 53,7% de la population vit sous le seuil de pauvreté, la révélation en avril du scandale de corruption touchant les plus hauts niveaux de l'Etat avait outré les Guatémaltèques, qui supportent, au jour le jour, un système public de santé et d'éducation en pleine débâcle, faute de moyens.

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