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Etats-Unis: un rapport pour que les transsexuels soient acceptés dans l'armée
Si les homosexuels ont le droit de servir ouvertement dans l'armée américaine depuis 2011, ce n’est pas encore le cas des transgenres. Jugée discriminatoire par des ONG, l’interdiction pourrait être prochainement levée par le Pentagone qui a chargé un groupe de travail d’étudier les conséquences d’une telle ouverture pour l’armée. Son rapport est attendu dans six mois.
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Une initiative visant à accepter ouvertement des transsexuels dans l’armée a été prise par le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. «A ma demande, le groupe de travail fera son œuvre avec la présomption que les personnes transgenres peuvent servir ouvertement sans effets négatifs» pour l'efficacité militaire, «sauf lorsque des obstacles objectifs, pratiques sont identifiés», a-t-il indiqué dans un communiqué rendu public
Pendant les guerres de ces dernières années, «des hommes et des femmes transgenres ont été là avec nous, même si souvent ils devaient servir en silence», a souligné le chef du Pentagone.
Selon Human Rights Campaign, l’armée américaine compterait dans ses rangs 15.500 transgenres sur un effectif de plus d’un million de soldats. Si leur identité était dévoilée, l’armée serait tenue de les renvoyer pour raison médicale. «Les transgenres américains ont le droit de servir leur pays ouvertement et honnêtement et, pendant bien trop longtemps, cette interdiction discriminatoire les a privés de cette dignité», a réagi le président de HRC, Chad Griffin.
«Servir avec dignité»
L'annonce du secrétaire d'Etat a été saluée par Logan Ireland, un membre transgenre de l'US Air Force. «Je suis heureux qu'il puisse y avoir une politique claire, pour que d'autres comme moi puissent continuer à servir avec dignité», a-t-il dit, cité par un communiqué de l'association Sparta, qui regroupe des militaires LGBT, actuels ou anciens. «Mes supérieurs m'ont toujours traité avec respect et dignité», a-t-il précisé.
Logan Ireland avait été reçu en juin 2015 en uniforme à la Maison Blanche avec sa fiancée, le caporal Laila Villanueva, elle aussi transgenre, à l'occasion d'une réception honorant la communauté LGBT.
L'une des plus célèbres transgenres de l'armée américaine est Chelsea Manning. L'ancienne taupe de Wikileaks condamnée en août 2013 à trente-cinq ans de prison pour la plus grande fuite de documents secrets de l’histoire des Etats-Unis.
«Don't ask, don't tell»
En 2011, les Etats-Unis ont abrogé la loi très controversée dite «Ne rien demander, ne rien dire» («Don't ask, don't tell») qui obligeait les militaires gays et lesbiennes à dissimuler leur homosexualité sous peine de renvoi. Il s'agissait d'une promesse de campagne de Barak Obama. Etendre ce droit aux transsexuels au sein de l'armée s'inscrit dans une volonté des autorités américaines de briser l’un des derniers tabous.
Dix-huit pays autorisent le personnel transsexuel à servir dans leur armée: l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada, la Suède et la Nouvelle-Zélande, des pays amis des Etats-Unis.
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