Election présidentielle au Chili : on vous présente les quatre favoris pour le second tour
Les Chiliens votent dimanche pour désigner le successeur du conservateur Sebastian Piñera, qui ne se représente pas.
Deux ans après un soulèvement social sans précédent contre les inégalité sociales, les Chiliens doivent désigner le successeur de Sebastián Piñera. Quelque 15 millions de personnes sont appelées aux urnes, dimanche 21 novembre, pour départager sept candidats à la présidence. Alors que les électeurs doivent également renouveler la totalité de la Chambre des députés, la moitié du Sénat, ainsi que les conseils régionaux, franceinfo revient sur les quatre prétendants au second tour de la présidentielle.
Gabriel Boric, le jeune député de gauche
Favori des sondages avec environ 25% des intentions de vote, Gabriel Boric est le plus jeune candidat à se présenter à une présidentielle au Chili. Député de 35 ans, cet ancien leader étudiant aspire depuis l'université à faire de son pays un "Etat-providence". A la tête de la coalition de gauche "Apruebo Dignidad", il estime que la démocratie dans laquelle il a grandi n'a pas modifié le modèle économique ultra-libéral établi sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Gabriel Boric a abandonné son style d'étudiant révolté, barbe épaisse et cheveux longs, pour endosser l'image d'un politicien plus consensuel. Mais ses détracteurs lui reprochent son inexpérience et sa proximité avec les communistes, membres de la coalition. S'il devient président, il entend "garantir un Etat-providence afin que chacun ait les mêmes droits, quel que soit l'argent dans son portefeuille".
José Antonio Kast, le populiste d'extrême droite
Dans les sondages, il est au coude à coude avec Gabriel Boric alors qu'il est à l'autre bout de l'échiquier politique. José Antonio Kast a refusé durant la campagne d'être catalogué d'extrême droite, malgré ses sympathies affichées pour le président brésilien Jair Bolsonaro, l'ex-président américain Donald Trump et le parti espagnol Vox. Cet avocat de 55 ans ne cache pas non plus son admiration pour la dictature.
Militant pendant 20 ans au sein du parti ultraconservateur de l'Union démocratique indépendante, José Antonio Kast a créé en 2019 le Parti républicain sous l'étendard duquel il se présente pour la deuxième fois à la présidentielle. En 2017, il était arrivé en quatrième position (7,93%).
Marié, père de neuf enfants, il est un membre actif d'un mouvement catholique conservateur. Sa famille d'immigrants allemands installée depuis 1951 à Santiago a fait fortune dans la production de saucisses et une chaîne de restaurants. Son programme économique libéral propose de réduire les dépenses publiques, diminuer les impôts, conserver le régime, très décrié, de retraites par capitalisation et supprimer plusieurs ministères, dont celui de la Condition féminine.
Yasna Provoste, la seule femme en course
La sénatrice de centre gauche Yasna Provoste est la seule femme parmi sept candidats en lice. L'élue de 51 ans a gagné en popularité comme présidente du Sénat en faisant pression sur le gouvernement pour une augmentation des aides sociales pendant la pandémie de Covid-19.
Professeure de gymnastique, elle avait été ministre de l'Education sous Michelle Bachelet (2006-2010), avant d'être destituée par le Parlement en 2008 pour mauvaise gestion et écartée de la politique pendant cinq ans. Sa victoire à la primaire de son parti Démocratie chrétienne a sonné comme une revanche. Cette mère de deux enfants revendique ses origines "diaguita", un peuple autochtone du nord du Chili.
"Je suis l'héritière d'une coalition qui a gouverné notre pays pendant trente ans. (...) Nous avions hérité d'un pays avec 40% de pauvreté (...) que nous avons réduite à 3%", souligne-t-elle dans ses discours.
Sebastian Sichel, l'héritier de Piñera
Celui qui n'a pas réussi à se faire élire comme député en 2013 revendique d'être un pur produit du "rêve chilien" après une enfance difficile sous la dictature. Le candidat du parti au pouvoir, Sebastian Sichel, 44 ans, se présente comme un "libéral du centre". Ex-directeur de la Banque centrale et ancien ministre du Développement social de Sebastian Piñera, il avait créé la surprise en gagnant la primaire de la droite.
Favorable au libre marché, avec une forte représentation des petites et moyennes entreprises, il souhaite le combiner à un Etat aux prérogatives renforcées. "Nous ne devrions pas avoir un complexe avec l'Etat comme l'ancienne droite, mais nous devrions aussi comprendre la valeur de l'esprit d'entreprise, de l'innovation", souligne-t-il.
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