Le maintien en vie d'une femme enceinte en état de mort cérébrale émeut les Etats-Unis
Au Texas, les médecins n'ont pas le droit de priver de soins vitaux une femme enceinte, malgré l'opposition du mari et de la famille.
La famille de Marlise Munoz vit un cauchemar. Cette Texane de 33 ans, enceinte de vingt semaines, est en état de mort cérébrale survenue il y a deux mois, rapporte le New York Times (en anglais). Elle est depuis maintenue en vie artificiellement par l'hôpital, contre l'avis de son mari et de sa famille.
L'affaire, qui mêle les questions de l'avortement, très sensible aux Etats-Unis, de l'euthanasie et de l'interprétation de la loi, remonte au 26 novembre dernier. Marlise Munoz, alors enceinte de 14 semaines, s'effondre chez elle en pleine nuit, victime vraisemblablement d'une embolie pulmonaire, alors qu'elle s'était levée pour s'occuper de son fils de 15 mois aujourd'hui. La jeune femme, hospitalisée à Fort Worth, y est déclarée en état de mort cérébrale mais gardée artificiellement en vie car enceinte, comme le veut la loi du Texas.
"Ils prolongent notre agonie"
La presse américaine rapporte que les époux Erick et Marlise Munoz, tous deux secouristes, avaient fait savoir ne pas vouloir être l'objet d'acharnement thérapeutique. Une pétition a été lancée mercredi par une organisation américaine pour le droit à l'avortement afin que la jeune femme soit "débranchée". Lynne Machado, la mère de la jeune femme, interrogée par le New York Times, ne veut pas politiser le drame qu'elle vit, estimant qu'il "ne s'agit pas d'une question d'être pour ou contre l'avortement mais de la volonté de notre fille qui n'est pas respectée par l'Etat du Texas".
Les parents affirment ne même pas savoir si le fœtus se porte bien. "Nous savons que le cœur du bébé bat, mais c'est tout", assure son père. Selon lui, les médecins se prononceront sur le sort du bébé entre la 22e et la 24e semaine de grossesse. "Nous n'avons aucun pouvoir de décision. Ils prolongent notre agonie."
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