Cet article date de plus de dix ans.
Big Brother en Equateur
L'Equateur recourt massivement à la vidéosurveillance. Préconisées pour lutter contre la délinquance, les caméras s'installent petit à petit partout, jusque sur la plage et dans les taxis.
Publié
Temps de lecture : 3min
«Au sommet de la pyramide est placé Big Brother. Big brother est infaillible et tout-puissant»... Les mots de Georges Orwell, dans son roman d'anticipation 1984 semblent de plus en plus d'actualité. Des mots qui résonnent en Equateur, pays de plus de 15 millions d'habitants et dont l'économie s'appuie principalement sur le pétrole et le tourisme. La sécurité y est un enjeu capital. Et la vidéosurveillance semble efficace : en un an, les meurtres y ont reculé de 26%. C'est aussi un moyen de «fliquer» le citoyen jusque chez lui. En Equateur, Big Brother n'est plus une anticipation.
En 2012, les caméras de surveillance n'étaient que 400 à surveiller les rues de Quito. Aujourd'hui, elles sont 2000 et ce nombre devrait doubler à la fin de l'année 2014. Cesar Navas, directeur du service intégré de sécurité, s'explique : «Les limites opérationnelles, c'est la nécessité qui les imposera et la nécessité est alimentée par celle des citoyens. Chaque jour, nous recevons des centaines de lettres qui nous demandent de mettre des caméras dans les quartiers. Les gens veulent être protégés.»
La vidéosurveillance est apparue dans le monde dans les années 70. Avec comme but initial de prévenir le terrorisme. C'est l'Angleterre qui fut precursseur dans l'installation de ces caméras. La vidéosurveillance consiste à placer des caméras dans un lieu pubic ou privé. Elles visualisent et enregistrent les allées et venues afin de prévenir les vols, les agressions, mais aussi de gérer plus rapidement les incidents et les mouvements de foule. 25 millions de caméras sont actuellement en activité dans le monde.
Pour le patron de la police de Quito, l'extension des caméras pourrait atteindre les restaurants, les églises, les usines, les taxis et pourquoi pas le domicile des Equatoriens. 55.000 bus et taxis devraient bientôt être équipées de caméras. Une initiative moyennement bien accueillie. William Pallio est chauffeur de taxi : «Ca permet aux gens et à nous-même de nous sentir plus en sécurité, mais les gens ont peur de parler des politiques et du président, car ils ont peur qu'on les punissent.»
Le système de surveillance aura coûté plus de 240 millions de dollars au pays. Un système qui, associé aux nouvelles photos d'identité et aux logiciels de reconnaissance faciale, permet un fichage en temps réel de toute la population, y compris les touristes.
Les touristes se réjouissent de la baisse de la criminalité en Amérique Latine. Mais à quel prix ? L'avenir est inquiétant, car juguler l'insécurité par des moyens liberticides pourrait amener à une situation totalitaire. Orwell était donc un visionnaire en dénonçant à travers la figure de Big Brother, symbole de l'oppression, la tyrannie des systèmes politiques.
En 2012, les caméras de surveillance n'étaient que 400 à surveiller les rues de Quito. Aujourd'hui, elles sont 2000 et ce nombre devrait doubler à la fin de l'année 2014. Cesar Navas, directeur du service intégré de sécurité, s'explique : «Les limites opérationnelles, c'est la nécessité qui les imposera et la nécessité est alimentée par celle des citoyens. Chaque jour, nous recevons des centaines de lettres qui nous demandent de mettre des caméras dans les quartiers. Les gens veulent être protégés.»
La vidéosurveillance est apparue dans le monde dans les années 70. Avec comme but initial de prévenir le terrorisme. C'est l'Angleterre qui fut precursseur dans l'installation de ces caméras. La vidéosurveillance consiste à placer des caméras dans un lieu pubic ou privé. Elles visualisent et enregistrent les allées et venues afin de prévenir les vols, les agressions, mais aussi de gérer plus rapidement les incidents et les mouvements de foule. 25 millions de caméras sont actuellement en activité dans le monde.
Pour le patron de la police de Quito, l'extension des caméras pourrait atteindre les restaurants, les églises, les usines, les taxis et pourquoi pas le domicile des Equatoriens. 55.000 bus et taxis devraient bientôt être équipées de caméras. Une initiative moyennement bien accueillie. William Pallio est chauffeur de taxi : «Ca permet aux gens et à nous-même de nous sentir plus en sécurité, mais les gens ont peur de parler des politiques et du président, car ils ont peur qu'on les punissent.»
Le système de surveillance aura coûté plus de 240 millions de dollars au pays. Un système qui, associé aux nouvelles photos d'identité et aux logiciels de reconnaissance faciale, permet un fichage en temps réel de toute la population, y compris les touristes.
Les touristes se réjouissent de la baisse de la criminalité en Amérique Latine. Mais à quel prix ? L'avenir est inquiétant, car juguler l'insécurité par des moyens liberticides pourrait amener à une situation totalitaire. Orwell était donc un visionnaire en dénonçant à travers la figure de Big Brother, symbole de l'oppression, la tyrannie des systèmes politiques.
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