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Vidéo Baudoin Vercken, cofondateur de la start-up EcoTree : "En quelques clics, tout un chacun peut financer des arbres et en devenir propriétaire"

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Durée de la vidéo : 7 min
Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
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Invité de Stéphane Dépinoy dans « :L’éco », Baudoin Vercken est le cofondateur d'EcoTree, une start-up bretonne qui vend des arbres pour sauver les forêts. Il nous parle de l'importance du reboisement dans la captation carbone et la préservation de la biodiversité.

Alors que de nombreuses marches pour le climat se tiendront partout en France et dans le monde, ce samedi 21 septembre, l'urgence climatique est au cœur des préoccupations.

Pour limiter le réchauffement de la planète, la baisse des émissions de CO2 est une priorité absolue. Planter des arbres peut justement permettre d'en capter une partie. C'est le constat duquel est partie la start-up bretonne EcoTree. Lancée en 2016, cette dernière vend des arbres sur Internet et engage les citoyens dans le reboisement des forêts.

Baudoin Vercken, l'un des cofondateurs d'EcoTree, explique : "En quelques clics, tout un chacun peut financer des arbres, qui sont plantés dans les massifs forestiers en France, en devenir propriétaire", avant de poursuivre : "L'arbre est un actif environnemental, puisqu'il permet de contribuer à la captation carbonne, aux enjeux de biodiversité, mais il a aussi un aspect économique, puisqu'un jour ce bois qui va grandir, servira à fournir la filière en bois d'oeuvre, en bois d'ameublement." 

"Ce qui veut dire qu'il y a un rendement, ce n'est pas uniquement un acte écologique", souligne Stéphane Dépinoy. "Vous avez essayé de marier l'acte écologique avec une rentabilité économique"

"Exactement", réplique le cofondateur d'EcoTree. "On a essayé de coupler un acte écologique avec une dimension économique, même si la dimension économique vient en fin de parcours, elle vient récompenser la personne qui a financé ces arbres au moment où ces arbres vont être transformés pour une seconde vie"

Un internaute peut ainsi s'offrir un chêne, un pin, voire même un châtaignier, tout en réalisant un investissement pouvant rapporter jusqu'à 2 % par an. Et lorsqu’il est coupé, son acheteur perçoit 100 % des revenus.

Mais peut-on revendre cet arbre avant sa coupe, afin de récupérer son investissement ?

"Aujourd'hui, on est vraiment dans un cycle de vie propre à l'arbre, donc c'est au moment où l'arbre sera transformé. Pour tout ce qui concerne la forêt, on s'inscrit dans des cycles longs, et on a une logique patrimoniale quand on se lance dans ce type de projet parce qu'on agit pour les générations futures", précise Baudoin Vercken. 

"Mais alors, ce sont des arbres que vous plantez ou qui existent déjà et qu'on va soigner ?, questionne Stéphane Dépinoy. "Car vous achetez des forêts qui sont mal-en-point"

"En fait, chez EcoTree, on répond à différents types de défis forestiers. Quand il s'agit de boiser des terres anciennement agricoles, on boise, mais quand on récupère des forêts en carence de gestion ou qui ont souffert, on intervient pour mettre en place de l'ingénierie forestière. Du coup, selon cette typologie de défis, on laisse l'existent sur place", affirme le cofondateur de la start-up. 

Et quel est le panier moyen ? Combien une personne achète en moyenne d'arbres par l'intermédiaire d'EcoTree ? "C'est assez variable. Les gens sont assez fidèles et s'inscrivent dans une démarche dans le temps. Donc, on va dire autour de 10 arbres, si l'on devait faire une logique moyenne d'achat côté particuliers", assure Baudoin Vercken. "Dès 15€, on peut financer de la plantation et la gestion forestière qui va être appliquée derrière sur le massif, c'est tout à fait accessible. On devient aussi un outil pédagogique pour le grand public, où l'on sensibilise sur les enjeux de la forêt française, qui est un excellent levier face aux objectifs climats auxquels on a tous à répondre", poursuit-il.

"On a l'ambition d'aller très loin. Aujourd'hui, on a permis de reprendre des surfaces à la hauteur de 80 fois le Stade de France, en à peine trois ans d'existence. Bien sûr, il faut faire beaucoup plus, beaucoup plus vite, mais ça, ça dépend aussi de l'implication de tout un chacun", explique Baudoin Vercken.

"On intervient auprès du grand public, mais on embarque aussi les entreprises sur ces sujets-là, car elles ont une forte implication, elles essaient d'appliquer des politiques environnementales de taille, de s'impliquer en faveur de la réduction carbone, de l'évitement carbone mais aussi de la compensation carbone.", détaille-t-il. La SNCF fait notamment partie des clients d'EcoTree. 

Selon notre invité, sur un cycle de 20 ans, un arbre peut séquestrer quasiment une demi-tonne de CO2. Baudoin Vercken en est persuadé : "Les petits ruisseaux font les grandes rivières". Pour lui, l'essentiel est d'agir chacun à son échelle, aussi petite soit-elle. 

La start-up bretonne, qui s'est beaucoup inspirée de la culture scandinave, vient d'ailleurs d'ouvrir un bureau au Danemark, toujours avec l'ambition de récolter des financements pour les forêts françaises en mobilisant des acteurs européens. 

Chaque année, entre 13 et 15 millions d'hectares de forêts disparaissent dans le monde, soit la surface de la Belgique et, selon le Giec, la déforestation est à l'origine de 17 % des émissions de gaz à effet de serre, rappelle la start-up EcoTree sur son site.

L'interview s'est achevée sur "Rebirth (Reno's Intro)" de Napkey. 

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