Au Brésil, les incendies en cours en Amazonie battent un record d'émission de carbone

Depuis le début des mesures par satellites, jamais ces feux de forêt n'avaient dégagé autant de carbone, alerte le programme européen Copernicus.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des feux de forêt en Amazonie, dans l'Etat brésilien d'Amazonas, le 20 août 2024. (EVARISTO SA / AFP)

Les feux en cours depuis de longues semaines au Brésil ont émis une quantité record de carbone (183 mégatonnes) en Amazonie et au Pantanal (écorégion du Brésil qui s'étend à la Bolivie et au Paraguay), selon les dernières mesures transmises par Copernicus lundi 23 septembre. Soit une pollution jamais vue depuis 22 ans et la création de ce programme européen qui collecte les données sur l'état de la Terre.

Début septembre, 59 641 foyers d'incendies ont été recensés au Brésil, via les satellites de l'Institut de recherches spatiales. C'est déjà plus que le nombre d'incendies total relevés sur tout le mois de septembre en 2023. Des feux, souvent criminels, mais de plus en plus extrêmes, attisés par la sécheresse, en raison du réchauffement climatique selon les climatologues. Le CNRS estime que le réchauffement a intensifié les incendies au Brésil de 40%, selon une étude publiée cet été.

Des émissions "significativement au-dessus de la moyenne"

Conséquence : les émissions de carbone ont été "significativement au-dessus de la moyenne, battant des records régionaux et nationaux", affectant "gravement" la qualité de l'air dans toute l'Amérique du Sud. En Amazonie, la déforestation a détruit 12,5% de la couverture végétale de 1985 à 2023, selon les données de satellites analysées par le Réseau amazonien d'information socio-environnementale et géographique (RAISG). Plus de 88 millions d'hectares ont été déboisés au Brésil, en Bolivie, au Pérou, en Equateur, en Colombie, au Venezuela, au Guyana, au Suriname et en Guyane française.

"Les présidences sud-américaines doivent plus que jamais prendre des mesures urgentes pour éviter une catastrophe climatique qui pourrait avoir des conséquences irréversibles. Il faut agir maintenant", a déclaré Ana Piquer, directrice pour les Amériques d'Amnesty International, dans une lettre ouverte publiée lundi. Amnesty réclame notamment "davantage d'efforts pour abandonner les énergies fossiles, transformer le modèle actuel d'agriculture industrielle, protéger les peuples autochtones et offrir des garanties aux défenseurs de l'environnement".

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