Alep : après les bombardements, l'offensive terrestre
Depuis des jours, l'aviation syrienne pilonnait le quartier, faisant fuir des milliers d'habitants terrifiés. Ce mercredi, l'armée a ouvert le second acte de la bataille de Salah al-Din : au petit matin, les chars et les blindés ont fait irruption dans cette zone détenue par les rebelles.
Et les fidèles au régime crient déjà victoire. "Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salah al-Din , infligeant aux groupes terroristes des pertes sévères" affirme à la mi-journée l'agence officielle Sana. "Des dizaines de terroristes ont été arrêtés alors que d'autres se sont rendus en déposant leurs armes" .
"Une attaque barbare et sauvage"
Une version des faits aussitôt démentie par les insurgés. "C'est vrai qu'il y a une attaque barbare et sauvage du quartier mais c'est faux de dire que l'armée du régime a pris le contrôle du quartier" affirme le colonel dissident Abdel Jabar Oqeïdi. Dans l'après-midi, les rebelles ont d'ailleurs annoncé avoir repris une partie du terrain perdu quelques heures plus tôt. Ce bras de fer occasionne beaucoup de violences : au moins 34 personnes, dont 14 civils, ont été tuées à Alep ce mercredi, selon l'observatoire syrien des droits de l'homme.
Pour les deux camps, le quartier revêt une importance stratégique. A l'heure où il enregistre des défections de taille, le régime a besoin de succès militaires. Quant aux rebelles, ils savent que si l'armée reprend Salah al-Din, elle s'assurera le contrôle de la ville entière.
Alep, capitale économique du pays, pourrait donc être le théâtre d'une bataille décisive entre les deux camps. Deux camps qui ne disposent pas des mêmes moyens : selon un responsable de la sécurité, au moins 20.000 militaires ont été déployés sur le front d'Alep alors que les rebelles compteraient eux entre 6.000 et 8.000 hommes.
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