Le chef de l'Etat français était le seul président occidental parmi la vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement étrangers présents à Yamoussoukro, la capitale administrative du pays.Venu à la rencontre de la communauté française, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France garderait "toujours" des forces militaires en Côte d'Ivoire."Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la protection de nos ressortissants", a-t-il dit lors d'une discours devant la communauté française d'Abidjan. "Mais je veux que les choses soient claires entre nous. L'armée française n'est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que cela soit, (même) un gouvernement ami. Ce sont les Ivoiriens qui doivent choisir", a ajouté le chef de l'Etat, qui s'exprimait dans l'enceinte de la base française de Port-Bouët."C'est important d'être ici, en Côte d'Ivoire, à côté du président Ouattara pour la démocratie et pour l'Afrique", a-t-il déclaré à sa descente d'avion.Lors de la cérémonie d'investiture marquant l'épilogue de six mois de violences, M. Ouattara a déclaré que le temps était venu de "rassembler les Ivoiriens". "Célébrons la paix sans laquelle aucun développement n'est possible", a-t-il poursuivi, lançant un appel "solennel à la réconciliation" pour qu'émerge "un Ivoirien nouveau". "La Côte d 'Ivoire se réconcilie et se rassemble", a-t-il insisté.Visite éclair du président françaisNicolas Sarkozy devait profiter de ce déplacement en Côte d'Ivoire pour rencontrer les présidents nigérian Goodluck Jonathan et burkinabé Blaise Compaoré puis s'envoler à la mi-journée pour Abidjan, plus au sud, où il doit s'adresser à la communauté française dans l'enceinte du camp qui abrite les troupes de la force française Licorne.La France, au côté de la Côte d'IvoireLa reconstruction de la Côte d'Ivoire, longtemps le partenaire privilégié de la France en Afrique de l'Ouest, ont été évoquées par les deux chefs d'Etat lors d'un petit déjeuner.Outre les questions économiques, la question de la sécurité a été abordée, M. Ouattara souhaitant des garanties sur le maintien du dispositif Licorne de l'armée française, dont les effectifs sont passés de 900 à 1.700 hommes au plus fort de la crise.La France s'est déclarée prête à contribuer à une refonte des forces de sécurité ivoiriennes, pour surmonter les divisions Nord-Sud qui les ont traversées depuis la tentative de coup d'Etat contre Laurent Gbagbo et la guerre civile de 2002-2003.Ouattara, nouveau présidentAlassane Ouattara a été reconnu vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre par la communauté internationale mais son rival et prédécesseur Laurent Gbagbo a refusé de quitter le pouvoir.A l'issue de 15 jours de guerre sanglante - près de 3.000 morts - entre ses troupes et les forces de M. Ouattara appuyées de façon décisive par la force française Licorne et celle de l'ONU, M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril.Proclamé officiellement président le 5 mai, Alassane Ouattara a prêté serment le 6 à Abidjan.