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Alain Juppé dénonce le silence de l'ONU face aux "crimes contre l'humanité" en Syrie

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est indigné à New York du "silence inacceptable" du Conseil de sécurité de l'ONU face aux "crimes contre l'humanité" en Syrie. La critique vise la Russie et la Chine, qui refusent toute action concertée contre Damas. Le ministre a également fait part de ses inquiétudes sur le dossier israélo-palestinien.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est une offensive diplomatique dont le but est de faire siffler des oreilles. Celles des Russes et des Chinois en l'occurrence. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a critiqué le “silence inacceptable” de l'ONU face aux “crimes contre l'humanité”. Il s'exprimait devant le Conseil des relations étrangères (CFR), un centre de réflexion, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Forte du succès militaire et diplomatique libyen, la France espère peser sur la décision des deux géants, échaudés par la gestion de ce même dossier libyen.

Les membres du Conseil de sécurité sont en effet très divisés sur le dossier. Paris, Londres et Washington demandent des sanctions internationales contre Damas et veulent le départ de Bachar al Assad. Mais Moscou, proche allié de la Syrie, et Pékin, refusent de mettre le doigt dans un processus de sanction concerté. Les deux puissances estiment qu'elles ont été manipulées et forcées sur l'intervention en Libye.

SYRIE DROITS DE L'HOMME

Cette sortie d'Alain Juppé fait suite au coup de pression tenté par Nicolas Sarkozy, qui a dédié sa visite en Libye “à tous ceux qui espèrent une Syrie libre”.

Cinq personnes auraient encore été tuées en Syrie aujourd'hui, où la répression est quotidienne et où l'armée a entrepris de ratisser les campagnes. L'ONU estime que 2.600 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement.

Au cours de la même intervention, Alain Juppé a également fait part de son inquiétude sur le conflit israélo-palestinien, dossier pour lequel il a fait le voyage à l'ONU, où Mahmoud Abbas doit faire sa demande d'adhésion au nom de la Palestine vendredi. Le ministre craint “une explosion de violence”, alors que le bras de fer diplomatique risque de dégénérer en affrontements sur le terrain. Il appelle à relancer le processus de paix. Sans apporter de soutien marqué à l'un ou l'autre camp, il estime toutefois que le statu quo est “inacceptable et intenable”.

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