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Zimbabwe: Mugabe critique Mandela et Blair dans un film TV

Dans un documentaire pour la télévision, le président du Zimbabwe Robert Mugabe fait une sévère critique de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela. Il l'accuse d'avoir été trop bienveillant envers les Sud-Africains blancs.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Harare, capitale du Zimbabwe, le 22 mai 2013: le président Robert Mugabe promulgue le projet de Constitution. ( AFP / PHOTO JEKESAI NJIKIZANA)
«Mandela est allé un peu trop loin dans son souci de bien faire avec les communautés non-africaines, et cela dans certains cas au détriment» des Noirs, déplore M.Mugabe dans ce film, diffusé le 2 juin par la télévision publique sud-africaine. Dans des extraits cités le 26 mai 2013 par le Sunday Independent, on voit le président zimbawéen déclarer encore: «C'est être trop bon, trop gentil, c'est presque de la sainteté».

Robert Mugabe lance un autre pavé, mais dans la mare britannique, cette fois. Il dit préférer l'ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher à son lointain successeur Tony Blair qu'il traite de «menteur»: «Mme Tatcher, vous pouviez lui faire confiance. Mais ce qui est arrivé après avec le parti travailliste et Blair, c'est une autre histoire...» Et le président zimbabwéen de fustiger l'ancienne puissance coloniale: «La Grande Bretagne vous félicitera seulement si vous faites ce qui lui plaît.»

Le «vieux lion» n'oublie pas les élections
Le chef d'Etat insiste aussi sur l'importance de rester au pouvoir, alors qu'il y est installé depuis plus de 32 ans, et de gagner les prochaines élections générales de 2013, qui doivent mettre fin à la cohabitation. Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, le leader de l'opposition devenu Premier ministre, sont associés depuis quatre ans au sein d'un gouvernement d'union nationale.

Ce gouvernement de coalition avait été formé sous la pression internationale, alors que le Zimbabwe était au bord de la guerre civile après la sanglante campagne électorale de 2008. «Mon peuple a toujours besoin de moi (...) et quand le peuple a  toujours besoin de vous pour le guider, ce n'est pas le moment, quel que soit votre âge, de tirer votre révérence», a justifié M.Mugabe devant la caméra. 

Le pays s'est depuis doté d'une nouvelle Constitution, ouvrant la voie à l'organisation des élections. La Constitution réduit les pouvoirs du président, mais ne l'empêche pas d'être à nouveau candidat. Si elle supprime le poste du Premier ministre, elle renforce les pouvoirs du Parlement. Le texte d'inspiration libérale a été massivement approuvé par les électeurs lors d'un référendum le 19 mars, avant d'être promulgué le 22 mai par Robert Mugabe.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe et son épouse, Grace, lors de son 87e anniversaire, célébré le 26 Février 2011 à Harare. ( AFP PHOTO / JEKESAI NJIKIZANA)

Le film dresse par ailleurs un portrait très humain et intimiste de Robert Mugabe, filmé avec sa famille. On y découvre un homme de 89 ans, entouré de sa femme Grace et de ses trois enfants.

Selon le Sunday Independent, ​Dali Tambo, qui a produit le documentaire et a été accusé de vouloir soigner l'image de Mugabe, a confié au journal: «J'ai interviewé le dirigeant rhodésien Ian Smith au Cap dans une série précédente… Mugabe est une icône.»

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