Zimbabwe : l'Union africaine veut privilégier la négociation
Il a fait son entrée ce matin dans la salle du palais des congrès de Charm El-Cheikh, en Egypte. Au milieu des autres présidents africains. Presque comme si de rien n'était. Pourtant, la présence de Robert Mugabe au sommet de l'Union africaine (UA), moins de 24 heures après sa réélection controversée à la tête du Zimbabwe, embarrasse ses pairs. Quelle position adopter après ce scrutin ? Faut-il reconnaître ou non la légitimité de Mugabe ?
Un embarras d'autant plus important que l'ONU et les pays occidentaux pressent l'Union africaine de se montrer ferme avec Robert Mugabe. Bruxelles dénonce une victoire "usurpée", puisque le candidat était seul en lice après le retrait du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai. La Grande-Bretagne demande à Mugabe de quitter le pouvoir. Washington, de son côté, menace de faire voter des sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU.
Mugabe et Tsvangirai prêts à négocier
Mais l'Union africaine ne semble pas vouloir adopter une politique de sanctions. Ce matin, ses observateurs ont reconnu que l'élection n'avait pas été conforme aux "normes démocratiques" de l'organisation, notamment parce que "la peur des violences avait découragé les électeurs". Mais ils se sont dits "encouragés" par la volonté des parties à négocier.
Négocier plutôt que contraindre, c'est donc la voie que semblent prendre les dirigeants africains. En ouverture du sommet, le commissaire de l'Union africaine Jean Ping a souhaité que l'Afrique "fasse tout ce qui est en son pouvoir pour aider les parties zimbabwéennes à travailler ensemble pour surmonter les problèmes du pays". L'Afrique du Sud, principale puissance régionale, a elle aussi appelé Mugabe et Tsvangirai à négocier.
Les deux adversaires se sont tous deux dits prêts à engager des pourparlers sous l'égide de l'UA. L'enjeu principal d'éventuelles discussions serait de savoir qui prendrait la tête d'un gouvernement d'union nationale.
Gagnant au premier tour, Morgan Tsvangirai a jeté l'éponge, découragé par la répression. Robert Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis 1980, a obtenu au second tour 85,51% des suffrages.
Céline Asselot
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