: Vidéo Envoyé spécial. En Erythrée, on ne choisit même pas son métier
Un service national obligatoire à perpétuité. C'est le sort réservé aux Erythréens au nom d'un état d'urgence permanent décrété depuis l'indépendance et la fin du conflit avec l'Ethiopie. Et pas question d'en parler ouvertement aux médias. Extrait de "Erythrée, le pays des évadés", un reportage d'"Envoyé spécial".
Toute parole autre que patriotique paraît impensable ici, en Erythrée, la "Corée du Nord de l’Afrique", l'un des pays les plus fermés au monde que les équipes d'"Envoyé spécial" ont exceptionnellement pu visiter. "Police, police", murmure un homme avant de disparaître sans répondre à la moindre question. A l’écart de leurs "accompagnateurs" missionnés par le gouvernement, les journalistes recueillent un témoignage qui fait entrapercevoir une autre réalité que l’image lisse que voudraient donner les autorités du pays : "Le gouvernement, s’il vous surprend à parler aux médias, il vous jette en prison."
Service national ou travail forcé ?
Ce témoin anonyme parle du service national qui s’impose à tous. Lui voulait être enseignant, mais il est mécanicien, depuis quatre ans maintenant, et "pour toujours". C’est l’Etat qui a décidé pour lui. Ce service national qui ressemble à du travail forcé est justifié par un état d’urgence permanent. Le pays s’est figé il y a vingt-cinq ans, après avoir arraché son indépendance à l’Ethiopie au terme d’un très long conflit.
Extrait de "Erythrée, le pays des évadés", un reportage de Pierre Monégier et David Da Meda.
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