La justice tunisienne a rejeté mardi 1er octobre une nouvelle demande de libération de Nabil Karoui, candidat au second tour de l'élection présidentielle prévu le 13 octobre. Malgré des appels à repousser le scrutin, l'instance chargée d'organiser les élections a décidé de maintenir cette date.L’homme d’affaires, emprisonné pour soupçons d'évasion fiscale et de blanchiment d’argent, ne pourra pas mener campagne contre son adversaire, le juriste conservateur Kaïs Saïed. C’est la femme de Nabil Karoui et son équipe qui continueront de s’en charger. Cette situation, totalement inédite, crée un déséquilibre entre les deux candidats dans la campagne qui démarre le jeudi 3 octobre.Une période d’instabilité politiquePour Ridah Belhaj, l'avocat de Nabil Karoui, la justice est instrumentalisée par les islamistes d’Ennahda. "Il est inacceptable que des juges travaillent pour le compte de Ennahdha, affirme l'avocat. Ils visent à éliminer un candidat de la course pour la présidentielle. Il est inacceptable que des juges mettent le pays et sa transition démocratique en danger pour l’intérêt d’un parti politique." L'équipe du candidat menace déjà de contester les résultats de l'élection présidentielle en cas de défaite de Nabil Kaoui. "S’il n’est pas élu, nous déposerons un recours pour manquement au principe de l’égalité des chances," affirme Oussama Khlifi, conseiller politique de l'homme d'affaires.L'élection présidentielle, la deuxième de l’histoire du pays depuis la révolution, a du plomb dans l’aile. La Tunisie se dirige vers une période d’instabilité politique extrême.