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Décès de Béchir Ben Yahmed, fondateur du magazine "Jeune Afrique", créé en 1961 à Tunis

Ce journaliste franco-tunisien avait fait de Jeune Afrique un média de référence sur l'ensemble de l’Afrique francophone, parfois surnommé le "55e Etat d'Afrique".

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
De gauche à droite le journaliste guinéen Siradiou Diallo, l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor et le journaliste Béchir Ben Yahmed. Paris, novembre 1980. (Claude Sauvageot /Jeune Afrique)

Fondateur, il y a plus de 60 ans, du Magazine Jeune Afrique, le journaliste franco-tunisien Béchir Ben Yahmed, est décédé du Covid-19 le 3 mai 2021 à l’âge de 93 ans. Premier magazine panafricain par sa diffusion et son audience, le titre Jeune Afrique a longtemps constitué la source médiatique de référence en Afrique francophone. 

Né en 1928 en Tunisie, alors protectorat français, Béchir Ben Yahmed avait œuvré pour l'indépendance et fait partie du gouvernement de Habib Bourguiba en tant que secrétaire d'Etat à l'Information en 1956-57.

60 ans d'actualité africaine

Après avoir créé un premier magazine, L'action, en 1956, lié au parti néo-destour, ce diplômé d’HEC lance en 1961 Jeune Afrique, contre l’avis du président Bourguiba, qui ne voit pas d’un bon œil l’émergence d’une presse indépendante. Il lâche alors sa carrière ministérielle au profit de  celle de journaliste et décide en 1962 de quitter Tunis pour Rome, puis deux ans plus tard, pour Paris.

"Fondé pour accompagner le mouvement d'émancipation des peuples qui, à l'orée des années 1960, accèdent à l'indépendance, Jeune Afrique a pris une part active dans tous les combats qui ont depuis rythmé l'Histoire du continent", rappelle le média qu'il a longtemps dirigé. 

Sous son égide, le magazine a donné naissance à un groupe de presse, Jeune Afrique Media Group, qui édite aussi la revue anglophone The Africa Report, et la lettre d'information Jeune Afrique Business. Il a également créé La Revue, magazine dédié à l'actualité internationale. A la fin de la décennie 2000, il avait transmis les rênes de Jeune Afrique à ses fils et au directeur de la rédaction François Soudan. Ces dernières années, J.A. (comme on l'appelle) s'est illustré par des publi-reportages payés par les potentats africains, ce qui a quelque peu terni son image de média indépendant.  

"Les interdictions dont nous avons été victimes tout au long de notre histoire sont la preuve de notre indépendance. Que Jeune Afrique ait été consciemment mêlé à une compromission, je ne le crois pas. Qu’on ait fait des compromis, qu’on ait tenu compte d’un certain nombre d’impératifs, bien évidemment."

Béchir Ben Yahmed

Jeune Afrique

Transition vers le numérique

 Le groupe Jeune Afrique est aujourd’hui en pleine mue numérique, accélérée par la crise du Covid-19. Les ventes en kiosque ont fortement baissé depuis le début de la pandémie, le magazine, longtemps hebdomadaire, est alors devenu mensuel. Le groupe a lancé fin 2020 un plan de restructuration prévoyant la suppression de 21 postes sur un total de 134, tout en espérant redresser ses effectifs d'ici à 2022 en étoffant ses équipes dans le numérique via son site jeuneafrique.com.

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